À Nouméa, le quartier de Montravel à nouveau exposé à des pollutions au dioxyde de soufre

La station de mesure de la Vallée-du-Tir.
Scal’air a enregistré dimanche une hausse des concentrations en dioxyde de soufre dans le secteur de Montravel. Un phénomène d’origine industrielle récurrent cette année. Depuis janvier, les épisodes de pollution atmosphérique ont fortement augmenté à Nouméa.

La Vallée-du-Tir est de loin le secteur le plus touché par les concentrations de dioxyde de soufre. L'association Scal'air y a enregistré dimanche pas moins de 34 dépassements du seuil d’information et de recommandation en dioxyde de soufre, avec un risque pour les personnes fragiles. S'ajoutent à cela, trois dépassements du seuil d’alerte, où le risque est réel, même pour les personnes en bonne santé. C’est beaucoup plus que l’an dernier où on ne comptait que quatre dépassements du seuil d’information sur l’ensemble des stations de Scal’air.  

Selon Alexandra Malaval-Cheval, sa directrice, ces phénomènes ont eu lieu essentiellement sur deux épisodes, en février et avril derniers. "Aujourd’hui, on n’a pas forcément tous les éléments et le recul nécessaire, indique-t-elle. On a observé cette année plus d’épisodes de vents forts de secteur ouest, notamment lors de cyclones ou d’épisodes dépressionnaires. Ils sont souvent couplés avec des émissions qui peuvent être, soit plus importantes ou des incidents sur l’usine."

En cause, les cheminées de la centrale électrique de Doniambo et de la SLN

Après des années à surveiller la qualité de l’air, il n’y a plus de doute pour Scal’air : à Nouméa, les pollutions au dioxyde de soufre proviennent des cheminées de la centrale électrique de Doniambo et de la SLN. D’où l’importance pour l’association de conseiller l’industriel, avec l’appui de la direction de l'industrie, des mines et de l'énergie (Dimenc) et de la Direction des affaires sanitaires et sociales (Dass).

Plusieurs solutions sont envisageables. Cela pourrait être "d'avoir des contraintes plus importantes sur l’utilisation de fioul très basse teneur en soufre et une utilisation d’énergies renouvelables plus importante lors des cyclones, poursuit Alexandra Malaval-Cheval. On a constaté que dès qu’on a des cyclones, des dépressions, des coups d’ouest, le panache est ramené vers les populations : que ce soit Montravel ou à la Vallée-du-Tir."

Or, le dioxyde de soufre, le SO2, n’est pas sans conséquence sur la santé. "C’est un gaz qui est irritant, qui peut avoir un impact sur l’ensemble de l’arbre pulmonaire. Il peut entrainer des irritations oculaires et au niveau de la gorge. Il peut potentiellement provoquer des crises d’asthme", précise-t-elle.

Entre 2008 et 2012, deux études épidémiologiques sur les écoliers et la population globale de Nouméa, avaient révélé des liens entre ces épisodes de pollution et les impacts sur la santé. Une nouvelle étude doit être lancée "l’année prochaine", espère Scal’air.   

Au fil des années, les suivis de Scal'air ont pourtant permis de faire diminuer le nombre de dépassements de seuils.

Le point avec Alix Madec : 

Le point sur les suivis de Scal'air avec Alix Madec.

 

Autre sujet qui avait du bruit avant la crise sanitaire : l’impact des croisières sur la pollution atmosphérique en ville. Après deux ans d’absence, les paquebots sont de retour, mais aucun suivi spécifique n’est prévu pour l’instant, indique Alexandra Malaval-Cheval, la directrice de Scal’air. 

Le point avec Coralie Cochin : 

Le point sur l'impact des croisières sur la pollution atmosphérique en ville.