Recrudescence de moustiques, en Nouvelle-Calédonie. A Nouméa, cela concerne aussi les porteurs de wolbachia, moins susceptibles de transmettre la dengue. Le World mosquito program en observe dans tous les quartiers. La couverture n'est pas encore optimale, mais en bonne voie de l'être.
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Ils sont partout, ou en donnent l'impression. Les moustiques ont repris du poil de la bête, au point de devenir franchement pénibles, en ce début d'année, notamment dans le Grand Nouméa. «Les Calédoniens, de façon générale, notent la présence de beaucoup de moustiques, partout. C'est normal», explique Magali Dinh pour le World mosquito program.
• Normandie / Tina-sur-mer;
• Val-Plaisance / N'Géa / Motor-Pool;
• Numbo / Koumourou à Ducos.
Le reportage de Clarisse Watue et Claude Lindor :
«C'est normal»
«On a eu des pluies depuis le mois de décembre, rappelle-t-elle. Tous ces œufs de moustiques, quelles que soient les espèces et quels que soient les endroits, étaient en sommeil jusque-là et avec les pluies, tout ressort. Donc c'est normal qu'il y ait beaucoup de moustiques partout, c'est vraiment lié aux conditions météo.»Après 25 semaines
A Nouméa, on constate au passage une part de plus en plus importante des moustiques dotés de la wolbachia. Cette bactérie qui doit progressivement protéger la population de la dengue. On n'en est pas encore là, mais ce serait en bonne voie. Après 25 semaines de lâchers, le constat serait en tout cas positif. «On se rend compte que doucement, les moustiques porteurs de wolbachia s'installent, se renouvellent avec les moustiques sauvages et prennent place dans l'environnement», décrit Magali Dinh.Trois secteurs en avance
«A l'heure d'aujourd'hui, on retrouve du wolbachia dans tous les quartiers, affine-t-elle. Avec différentes fréquences. Il y a des quartiers où wolbachia est plus présente que d'autres. Mais on est vraiment contents, parce que ça s'installe.» Trois zones sont plutôt bien couvertes :• Normandie / Tina-sur-mer;
• Val-Plaisance / N'Géa / Motor-Pool;
• Numbo / Koumourou à Ducos.
Pas au «seuil optimal de présence»
Mais aucun quartier nouméen n'a atteint le «seuil optimal de présence» à partir duquel cela jouerait vraiment sur les épidémies de dengue. «Nous avons des seuils à atteindre, précise Magali Dinh. On sait qu'on est en bonne voie mais rien n'est fait. Alors on encourage la population à continuer à faire attention.» Et n'hésiter pas à écraser un moustique par crainte de tuer un porteur de wolbachia, ajoute-elle : «On ne se pose pas de question ! On a un moustique qui nous pique, on y va ! A la claquette, à la raquette électrique, à la main ! On se protège, c'est notre priorité.»Encore des distribution de «wolbicaps»
Depuis le 30 juillet 2019, les équipes ont procédé à des lâchers de moustiques adultes à wolbachia dans 2800 points de Nouméa. Autre méthode pour jouer sur leur prolifération, les «wolbicaps». Il a déjà été distribué plus de 1500 de ces petites capsules d'œufs de moustique. Et ce n'est pas fini, des distributions vont être réitérées les trois prochains samedis au marché municipal de Nouméa : les 1er, 8 et 15 février, de 9 heures à 11 heures.La convention date de mars 2018
Pour rappel, une convention a été signée en mars 2018 entre la mairie de Nouméa, le gouvernement, l’institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie et l’université de Monash en Australie pour la mise en place de ce World mosquito program. Avec pour objectif de réduire les épideémies de dengue mais aussi de zika et de chikungunya.Le reportage de Clarisse Watue et Claude Lindor :