Mulet noir : indicateur de santé des rivières selon une étude

Le mulet noir peut atteindre 70 cm pour 5 kg et vivre jusqu’à 10 ans.
Le mulet noir pourrait être un indicateur de la santé des rivières de Nouvelle-Calédonie. C’est ce qu’indique une enquête réalisée dans quatre communes. Initiée par le Centre nationale de recherche technologique et menée par l'IRD et l'IAC, elle visait à croiser les savoirs et les expertises sur cette espèce.

Réalisée à Thio, Ponérihouen, Poindimié et Hienghène, cette enquête a permis d’approfondir les connaissances sur le mulet noir. Même s’il est moins vu de nos jours, que dans les années passées, selon les observations des populations locales, le mulet noir aime les cours d’eau avec un écosystème en bonne santé. Et il en existe quelques espèces, selon Catherine Sabinot, anthropologue à l’Institut de recherches pour le développement (IRD), qui était à la tête l’équipe de recherches. Celle-ci confie : "les scientifiques ont décrit trois espèces différentes dans les zones où nous avons travaillé. Il y a en général deux ou trois noms en langue correspondant au mulet noir. Donc, nous avons essayé de faire les correspondances entre les poissons décrits par la population et ceux que nous, scientifiques, avons décrits. Et il y aurait une des deux espèces qui a disparu de certaines rivières. Ce sont des espèces assez mobiles, qui ne vont pas se faire attraper pendant un certain temps et revenir trois ou quatre ans après".

Protection

A Ponérihouen, ou une partie de l’enquête a été menée, le mulet noir est observé dans certaines rivières, notamment à Néavin, à Saint-Yves et à Napoépa. Pour le maire de Ponérihouen, si le poisson est encore présent dans certains cours d’eau, c’est parce qu’il est protégé. Pierre Channel Tutugoro déclare en effet : "C’est protégé naturellement parce-que de fait ce sont des zones éloignées. C’est protégé aussi de part la température de l’eau parce que généralement ils vivent dans l’eau glacée. Mais c’est aussi protégé par les habitants des tribus qui fixent des règles. On les pêche surtout quand il y a des rassemblements. Mais ce sont aussi des espèces qui risquent de disparaître si la pêche n’est pas maîtrisée et si on ne maîtrise pas les feux ou les exploitations minières sur nos montagnes". Si cette enquête permet d’envisager que le mulet noir serve d’indicateur de l’état de santé des rivières, il n’a, en revanche,  pas fini de livrer ses secrets.