Le nouvel épisode de délinquance subi en début de semaine par la cité de Tindu, à Nouméa, a renforcé le découragement des habitants. C'est dans ce contexte que la police annonce avoir interpellé les auteur du feu et des dégradations allant de pair. Il s'agit de cinq majeurs et quatre mineurs.
Annie Dubut, avec F.T. •
Après l'incendie survenu à la fin du week-end dans la cité de Tindu, neuf personnes ont été arrêtées. C'est ce qu'a détaillé la police nationale ce vendredi matin, via un communiqué. Quatre individus, majeurs, étaient présentés aujourd'hui au tribunal en comparution immédiate. Le leader, et incendiaire présumé, a été condamné à quatre mois de prison ferme avec mandat de dépôt. Les autres ont écopé de quatre à six mois de prison avec sursis.
Juge des enfants et rappel à la loi
Trois mineurs devaient par ailleurs être convoqués par le juge des enfants en vue d'une mise en examen. Quant aux deux derniers, un mineur et un majeur dont l'implication a été estimée faible, ils ont fait l'objet d'un simple rappel à la loi.
Le feu en plus du vandalisme
C'est vers 3 heures du matin, lundi, que le feu s'est déclaré dans l'ancien bureau de police situé rue Copernic, dans le petit quartier enclavé sur la presqu'île de Ducos. Le bâtiment servait de local à des associations comme le Comité bien-être de Tindu. De nouveau vandalisé, il a, cette fois, été en plus incendié.
Fumée
La fumée s'est propagée au commerce attenant dans lequel dormaient le gérant, sa femme et ses deux enfants. Intoxiqués, ils ont été évacués vers le Médipôle. Après deux ans d'activité, le commerçant a décidé de fermer boutique le mois prochain.
Enquête de voisinage
Dès lundi, décrit la police nationale dans ce communiqué, «une minutieuse enquête de voisinage» a été diligentée et des témoins ont été rapidement identifiés. Les informations ainsi collectées ont amené l'interpellation et le placement en garde-à-vue de ces neuf personnes. Six d'entre elles relèvent du chef de dégradations par moyen dangereux. Deux autres sont soupçonnées de dégradations en réunion, dont un mineur. Et pour un autre jeune de moins de dix-huit ans, il s'agirait de vol par effraction.
Représailles
Les faits seraient survenus après une soirée arrosée, en représailles contre le très actif Comité bien-être de Tindu. Un triste épisode de plus dans un quartier comme englué dans la délinquance, et marqué par un fort sentiment d'abandon. L'appel citoyen lancé pour mardi après-midi a pourtant peu mobilisé. La cité de Tindu a été construite dans les années soixante-dix. En fin d'année dernière, le bailleur qui la gère, à savoir la Sic, a lancé la longue et lourde réhabilitation de cette résidence.