A Nouméa, plus de place pour accueillir les bateaux de plaisance

La Nouvelle-Calédonie est le deuxième plus important site de plaisance de l'ensemble des territoires français. Mais à Nouméa, les marinas sont saturées, et des années d'attente sont parfois nécessaires pour obtenir une place. Conséquence : les mouillages forains se sont multipliés.
Vivre au centre-ville de Nouméa mais sur l'eau, c'est le choix de vie fait par Patrick Guedon et sa famille. Pour cela, il a signé un contrat avec le port. Pour 10 000 francs par mois, il dispose d'une place surveillée pour son annexe, d'un parking pour une voiture et du service de ramassage des ordures. "Un choix", car il n'existe aucune réglementation pour les habitants des deux rades de Nouméa. 
 

Aucune réglementation


En effet, près de 400 bateaux habités sont au mouillage, amarrés à un corps mort que chaque propriétaire a installé à sa guise. Seule contrainte imposée : ne pas s'installer dans le chenal d'accès aux ports... Pour le reste, tout est presque permis ! A Port-Plaisance, le CNC compte plus de 1800 adhérents et seulement 620 emplacements dans sa marina. La flotte est strictement contrôlée. "Pour des petites unités, le délai d'attente varie entre un et trois ans. Pour les plus gros bateaux, en revanche, il faut attendre plus longtemps car il y a moins de turn over et donc moins de place pour les grosses unités, souligne Dominique Paccoud, Maître de port au CNC. "Aujourd'hui, les gens n'achètent un bateau que s'ils ont la possibilité de le stationner en toute sécurité."
 

De nouveaux emplacements 

 

La plus grande marina de la ville, située à Port-Moselle, est gérée par une société d'économie mixte grâce à une délégation de service public.  Port-Moselle accueille les visiteurs, les navires commerciaux et les plaisanciers. Dans ce secteur, une petite révolution est en marche car de nouveaux emplacement vont être créés. "150 places supplémentaires", assure Sébastien Fellmann, le directeur des ports à la Sodemo, "c'est un bol d'air pour la profession. On va ainsi répondre à des attentes et insuffler un premier mouvement au sein de Port-Moselle." La Sodemo prévoit la rénovation de l'ensemble des pontons, la refonte du parking et l'assainissement de la baie pour un budget global de 1,2 milliard de francs. 

Un secteur pourvoyeur d'emplois 

 

Le CNC et la Sodemo ne sont pas des sociétés privées, mais des acteurs économiques majeurs car un bateau à quai, c'est du travail pour les entreprises calédoniennes. "Si on arrive demain à fixer des bateaux de 50 à 60 mètres, toute une économie se mettra en place autour et cela peut être porteur de nouveaux outils", affirme Sebastien Fellmann. Et la situation pourrait encore évoluer car le port autonome a décidé de créer 80 nouveaux mouillages baie de la Moselle, à Nouméa. Le début d'une régulation du mouillage dans les rades de Nouméa. 

Le dossier d'Yvan Avril, de Gaël Detcheverry et de Michel Bouilliez 

©nouvellecaledonie
 
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