A Nouméa, l'affaissement survenu sur un flanc du mont Té a contraint la mairie à prendre deux arrêtés pour l'évacuation des squats voisins. Mercredi, l'heure était au diagnostic des dégâts : sous la pression du glissement de terrain, la conduite qui achemine l'eau vers la SLN s'était déboitée.
La conduite achemine l’eau depuis la station du mont Té, entre le cimetière du 4e Km et Montravel, vers l’usine de la SLN, à Doniambo. Elle a cédé une première fois vendredi 21 mai et une seconde fois, dans la nuit du dimanche 23 au lundi 24. La canalisation a été réparée. Mais l’ouvrage est surveillé de très près par la CDE, qui assure la concession de service public pour l’eau sur la commune de Nouméa.
Avec les pluies qu’on a en ce moment, le sol est instable, et ça bouge.
Double effet de l'eau
Raison invoquée par la CDE et la mairie de Nouméa : l’affaissement du terrain après les précipitations abondantes de ces dernières semaines. Sous la pression du talus, la conduite s’est déboitée, en libérant des milliers de mètres cubes d’eau. Ce qui affaiblit encore plus les sols.
Danger
"Il y a un danger immédiat pour les habitants aux alentours, puisque c’est une zone de squats", soulignait mercredi Philippe Jusiak, secrétaire général adjoint de la mairie. "On est passé auprès de chacun d’eux pour leur expliquer la situation. Leur dire que le temps, au moins, de l’analyse, il fallait sortir du secteur parce que c’est potentiellement dangereux."
Besoins de Doniambo
Autre dimension de la problématique, le fait que la canalisation alimente l’usine du Nickel, notamment pour le refroidissement des fours. "On ne peut pas se permettre de couper trop longtemps, souligne le cadre municipal, même s’il y a des réservoirs de stockage à la SLN."
Information des habitants
Devant la dangerosité que présente le site en contrebas du mont Té, la mairie a pris deux arrêtés d’évacuation, concernant les habitations de la zone. Une cinquantaine de personnes sont installées en contrebas de la station. Mardi, les agents communaux sont venus les informer.
On savait qu’il y avait une fuite d’eau mais on ne savait pas plus que ça.
Etudes
Ce mercredi, en attendant un éventuel départ des habitants concernés, des études géotechniques se poursuivaient pour tenter de comprendre ce qui s’est passé. Une chose certaine : les pluies continueront de fragiliser le terrain.
Un reportage de Thérèse Waïa et Philippe Kuntzmann :