Avant le parc forestier, il y a eu l'Amirauté. Vendredi 15 novembre, au soir, la société O Éditions Pacifique Sud a profité d'un vernissage dans ce lieu nouméen pour promouvoir ses trois dernières parutions. Ce week-end, c'est le Silo et samedi 23 novembre, un "salon des auteurs en off". Lancé en 2022, le gérant ne veut pas abandonner, malgré le contexte économique pour le moins délicat.
"On ne se décourage pas !"
"Moi, j’y crois, lance Yannick Jan. Avec quelques-uns, on a décidé de ne pas baisser les bras, de relever le défi encore cette année, en sortant trois livres calédoniens, produits 100 % localement." En toute conscience : "Ce n’est pas une priorité, aujourd’hui. Les gens ont besoin de se nourrir, ont des besoins primaires. On essaie quand même de motiver les populations à nous soutenir et à venir acheter du livre."
Le livre, c’est la culture et la culture fait vivre, aussi, un pays. On ne se décourage pas !
Yannick Jan, gérant d'une maison d'édition
"Notre livre est dépendant des subsides publics"
Pas de découragement mais une situation complexe, dans les trois provinces. En raison du Covid, puis des violences qui ont éclaté cette année. "C’était déjà compliqué avant mai", rappelle Alice Pierre, qui dirige la maison du Livre et coordonne le Silo. "Parce que les finances publiques diminuent et que notre livre, malheureusement, est dépendant des subsides publics. Mais là, on est vraiment dans une situation très compliquée."
Il y a très peu de nouveautés, puisque que les éditeurs ont du mal à sortir des titres faute de financement.
Alice Pierre, coordinatrice pour le Salon international du livre océanien
Situation en demi-teinte
Un climat morose également pour les petites librairies, dont certaines confient leurs difficultés. Chez les grandes enseignes multi-activités, le livre calédonien semble en revanche ne pas connaître la crise. Dans ce magasin du Quartier-latin, à Nouméa, le rayon dédié aux ouvrages locaux suscite toujours l’intérêt des clients.
Ça se vend très bien, du temps qu’il y a des mises en avant, du temps qu’on les met en valeur. On n’a pas connu de baisse ces derniers temps.
Marion Gatefait, vendeuse en rayon dans une librairie-papèterie
La TGC appliquée au livre ?
Une exception dans un secteur sinistré, dont l'horizon risque encore de s'assombrir. Le gouvernement, en manque cruel de recettes fiscales, envisage d'appliquer la TGC aux livres, qui étaient jusqu'à présent exonérés.
Un reportage de Valentin Deleforterie et David Sigal
Rencontres
Rendez-vous au parc forestier, pour rencontrer les acteurs locaux du livre, dont les éditeurs (Madrépores, Plume de notou, De bas en haut…). Le Silo est porté par l'Association des écrivains calédoniens. Sur place, de nombreux auteurs et illustrateurs (Michèle Beaudeau, Dominique Berton, Claude Bugeia Beliaef, Fabienne Chéné, Inès Colin, Marie Creugnet, Julie Dupré, Kévin Gallot, Leslie Gobille, Nicolas Yann Martin, Véronique Menet, Sophie Minet, Laëtitia Molko, Huguette Montagne, Marie Murtini, Isa Qala, Alejandra Rinck Ramirez, Nicolas Rinck, Frédérique Viole...)
Tout le week-end, de 9 heures à 16 heures. Entrée gratuite samedi et au prix du ticket d'accès au parc dimanche.