Résultats du baccalauréat : entretien avec Érick Roser, le vice-recteur de la Nouvelle-Calédonie

Les élèves calédoniens se sont plutôt bien illustrés, aux épreuves de baccalauréat quelque peu remodelé suite aux restrictions imposées dans le contexte Covid qui a secoué la planète. Une étape essentielle dans la vie d’un jeune vers la vie adulte. Pour les lauréats, fini la scolarité secondaire, place dès aujourd'hui à la vie après le bac. L'analyse d'Érick Roser, le vice-recteur de la Nouvelle-Calédonie.

Si l'après-midi du mercredi 14 décembre était consacré à la divulgation des résultats, la matinée a vu un bilan plus pointu dans les couloirs du vice-rectorat de la Nouvelle-Calédonie. L'institution a en effet présenté son analyse des examens de l'année scolaire 2022, au cours d'une conférence de presse. Conférence de presse suivie pour nous par Steeven Gnipate. Voici, dans ses grandes lignes, l'entretien qu'il a réalisé avec Érick Roser, le vice-recteur.

NC la 1ère : Un commentaire sur le taux de réussite global ?

Erick Roser : Un taux de réussite qui donne des satisfactions à ce stade, c’est-à-dire après le premier groupe d’épreuve, dans la voie générale, avec un taux de 82,5 %. Dans cette filière générale, la réforme du bac s’appliquait pour la première fois dans la totalité de ses composantes avec, je le rappelle, une part de contrôle continu (de 40%) mais surtout des nouvelles épreuves : les épreuves de spécialité, des épreuves que les élèves ont choisies, avec lesquelles ils ont des affinités, et des épreuves en lien avec leur projet dans l’enseignement supérieur. Et bien sûr, ces épreuves-là, ils ont eu des résultats satisfaisants avec une moyenne de 12/20.

Deuxième élément de la voie générale et de la voie technologique, également, le grand oral, où les élèves préparaient deux questions, deux sujets et ils étaient évalués par un jury. Les résultats ont été également satisfaisants, montrant que les élèves ont été au rendez-vous des capacités orales, des capacités à présenter un sujet, capacité à argumenter. Avec une moyenne de 14,7/20 dans le bac général et de 12,7/20 dans la voie technologique.

Un petit bémol dans la voie professionnelle ?

Alors, un bémol dans la voie professionnelle, où on retrouve la problématique d’élèves qui sont éliminés, ils n’ont pas été présents à une des épreuves. C’est en quelque sorte la traduction des conséquences de l’absentéisme. Et puis aussi, plus d’élèves que les années précédentes qui sont refusés parce qu’ils n’ont pas le niveau pour même accéder à l’oral de rattrapage.

Les bons et les moins bons résultats de cette année sont la concrétisation des efforts des équipes du vice-rectorat ?

Effectivement, sur ce nouveau baccalauréat, il y avait un enjeu fort pour nous : c’était d’une part, d’accompagner les élèves dans le choix des enseignements de spécialités, parce qu’il y avait un choix parmi une dizaine d’enseignements de spécialités. Et donc il fallait les accompagner  et les aider à choisir en fonction de leurs affinités mais aussi par rapport à leurs projets.

Les professeurs ont été très accompagnants, nous les avions formé pour qu’ils puissent d’avantage développer les compétences orales. Nous avons formé les jurys pour évaluer les compétences orales. Les bons résultats de la nouvelle formule du baccalauréat sont la traduction de l’engagement des équipes enseignantes pour permettre aux élèves de choisir et d’autre part, de réussir.

C’est un beau jalon pour le projet pédagogique de l’année prochaine. Mais surtout, le grand oral qui est maintenant l’épreuve phare du baccalauréat emporte comme conséquence que sur les niveaux intermédiaires, que sont les collèges, secondes et premières, les enseignants et les équipes réservent une place beaucoup plus importante au développement de compétences orales. Nos élèves calédoniens ont vraiment été au rendez vous pour développer et montrer qu’ils maîtrisaient ces compétences orales et notamment poser sa voix, son stress et à argumenter.

Un focus sur les filles ?

On retrouve une plus grande proportion de filles qui présentent le baccalauréat. 53%  contre 47% de garçons. Vous savez, on a des itinéraires scolaires différents entre les filles et les garçons. De sorte que dans l’enseignement supérieur, c’est 70% de filles qui poursuivent des études. Non seulement elles sont plus nombreuses à avoir un parcours qui les conduit au baccalauréat, mais elles réussissent mieux. Tout n’est pas fini parce qu’il y a encore les épreuves de rattrapage lundi prochain pour les élèves qui ont encore une étape à franchir. 

Dernier jour aujourd’hui d’examen pour les élèves de 3ème ?

Exactement, c’est vraiment la dernière épreuve du brevet des collèges qui s’est déroulé mardi et mercredi. Maintenant, les copies vont être corrigées. Les élèves sont pratiquement en vacance et les résultats seront communiqués mardi prochain. 

La conclusion ?

Après deux années de crise sanitaire, c’est vraiment un retour à la normale pour tous parce que les élèves ont pu passer leur examen comme il est prévu et comme ils l’ont préparé. Et notamment [ce mercredi], ils peuvent partager leur joie avec leurs amis et famille parce que tous les résultats sont affichés dans les établissements. C’est une étape essentielle dans la vie d’un jeune Calédonien, c’est une étape de passage vers la vie adulte. Fini la scolarité secondaire, on passe à une autre étape qui va être la vie après le baccalauréat.

En complément, l'interview du vice-recteur au JT, par Laurence Pourtau : 

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