La sécurité routière compte parmi les thèmes les plus récurrents, dans les hémicycles institutionnels de Nouvelle-Calédonie. En l'absence de locaux propres à lui, le Conseil économique, social et environnemental (Cése) a tenu sa séance dans l'hémicycle de la province Sud. Et c'est en son sein qu'il a soumis au vote les seize recommandations sur lesquelles a planché sa commission de l’environnement, de l’aménagement et des infrastructures, au sujet de la sécurité routière en Nouvelle-Calédonie.
D'une seule voix
Une préoccupation clairement affichée par les trente membres du conseil, qui ont adopté les seize points à l'unanimité. Derrière cette voix unique de l'instance, plusieurs pistes pour continuer d'endiguer l'hécatombe. Certes "des améliorations sont constatées puisque sur les 14 dernières années, le nombre d’accidents, toutes gravités confondues, et le nombre de blessés ont été divisés de moitié", déclare le Cése dans son rapport post-plénière, il n'en demeure pas moins que "le bilan 2021 est caractérisé par une hausse de la gravité des accidents".
Si les comportements déviants au volant restent les facteurs principaux des accidents de la route, "compte tenu de la forte augmentation du nombre de véhicules et de la défaillance des infrastructures routières, la commission constate que le réseau routier calédonien est inadapté" et "l’état du réseau routier nécessite d’être amélioré". Ainsi, le Cése recommande en premier une enveloppe plus conséquente, pour l’entretien et la maintenance du réseau routier, et deuxièmement une amélioration de la signalisation.
On a souhaité un audit sur la signalisation horizontale pour avoir une homogénéisation de la signalisation pour que ce soit la même choses partout parce que l'inattention ou une incompréhension de la signalisation peut conduire à l'accident.
Christine Pöllabauer, présidente de commission
Autre préconisation, la mise en place d’un plus grand nombre de zones de dépassement et des accotements bitumés mieux ciblés. Mais pas seulement, le plan de la commission de l’environnement, de l’aménagement et des infrastructures du Cése tend aussi à rendre les contrôles techniques obligatoires tous les trois ans, pour les véhicules de plus de cinq ans. Car les véhicules de plus de quinze ans sont en cause dans 33 % des accidents mortels. Selon le rapport, "un grand nombre de véhicules impliqués dans les accidents n'étaient pas en état de rouler. Il s’agit de véhicules qui n'auraient pas passé le contrôle technique".
Ce contrôle technique pour moi est une nécessité parce que les véhicules plus anciens n'ont pas d'obligation de contrôle et c'est nécessaire parce que c'est la cause de nombreux accidents.
Christine Pöllabauer
La commission propose que les individus les moins aisés bénéficient d’aides pour les accompagner dans cette démarche du contrôle technique.
Mauvais comportements
Autres facteurs et non des moindres : l’alcool et le non-port de la ceinture. Études comportementales, sociologiques, et psychologiques, campagnes de sensibilisation ciblées, les recommandations du Cése entendent renforcer l'éducation dès le plus jeune âge sur les risques des mauvais comportements au volant. Mais quels résultats pour ces nouvelles recommandations ? "Les plans d’actions sont votés à l’unanimité, mais ne sont mis en œuvre que très partiellement", déclare le conseil dans son rapport. Seul l'avenir nous dira quel poids auront réellement ces nouvelles recommandations.