La colère monte chez les chauffeurs de taxi. En cause, la perspective d'une réforme de leur profession, jugée certes nécessaire mais élaborée sans grand dialogue social. "On nous a proposé un projet en nous disant que ce projet était déjà pratiquement acté, qu'il pourrait être modifié à la marge, mais pour nous ça équivaut à une destruction de la profession." se désole Jean-Luc Roge, secrétaire de l'association des radios taxis de Nouméa.
Les chauffeurs soucieux de protéger leurs rentes
Les professionnels estiment que cette nouvelle réglementation se résume à une liquidation du fonds de commerce, cette licence ou ADS, autorisation de stationnement, que la mairie souhaiterait liquider. Jean-Luc Roge explique, "Quelqu'un qui a acheté sa licence vingt millions xpf, on lui donne le droit de la revendre à une personne qui elle-même n'aura pas le droit de la revendre, donc en fin de compte, la valeur se retrouve réduite à zéro." Car c'est bien ce ticket d'entrée dans la profession qui bloque depuis toujours toute évolution. A commencer par l'augmentation du nombre de taxis à Nouméa. Mais aussi la probabilité de rentabiliser un investissement de toute une vie. "Ils veulent supprimer ce qu'ils appellent "l'effet de rente". C'est à dire quelqu'un qui a un commerce, qui a travaillé toute sa vie pour payer son fonds de commerce et tout ça, quand il arrive à un certain âge, il veut peut-être se reposer donc il met sa licence en location ce qui lui fait un complément de revenu pour sa retraite voire sa retraite complète. Et ça, ils n'en veulent plus." poursuit le secrétaire de l'association des radios taxis de Nouméa.
Les taxis de Nouméa veulent défendre leur droit à la liberté de commerce. De son côté, la mairie souhaiterait reprendre la main sur la règlementation. Il manque dans tout cela un élément, la concertation.