Un air pur à Nouméa en ces temps de confinement

L’air de Nouméa de bien meilleure qualité depuis deux semaines selon Scalair qui relève les niveaux de pollution atmosphérique depuis dix ans. Ces quatorze jours de confinement et de bonnes conditions météo sont à l’origine d’une baisse significative des niveaux de pollution. 
A l’heure traditionnelle des embouteillages matinaux, on découvre à Nouméa une circulation des années 80. Deux semaines de confinement et cette impression de pouvoir mieux respirer. Confirmation sur les écrans de contrôle à la station Scalair de Montravel. Le niveau de dioxyde d’azote est historiquement bas, divisé par quatre.
 

Moins 75 % de dioxyde d’azote

« Le dioxyde d’azote est un polluant qu’on mesure déjà en dessous des seuils réglementaires en Nouvelle-Calédonie » explique Alexandra Malaval-Cheval, la directrice de Scalair. « Par contre, ce qu’on constate depuis le début du confinement et la chute du trafic routier dû à la baisse des déplacements professionnels et personnels, c’est que ces niveaux sont à moins 75 %. Donc la chute est quand même bien nette ». 
Beaucoup moins de voitures et plus aucun de ces paquebots très polluants au port de Nouméa.
 

Moins de particules fines 

Scalair relève également les taux de particules fines. Et là aussi, des baisses significatives, de moins 4 à moins 20 %. Le ralentissement de la combustion industrielle de l’usine de Doniambo, combiné à la baisse du trafic routier, donnerait ces beaux résultats.
 

L’aide des alizés

Mais en bons scientifiques, les professionnels de Scalair relèvent d’autres facteurs favorisant la bonne qualité de l’air à Nouméa. 
« Tout ne s’explique pas par le confinement. Un autre exemple, c’est sur le dioxyde de souffre, principalement émis par la centrale thermique de Doniambo, où on peut aussi avoir des diminutions ou des augmentations selon les conditions météo » explique  Alexandra Malaval-Cheval.
Les alizés, le meilleur anti-polluant à Nouméa, car les vents dispersent en effet vers le lagon les émanations du nickel et des voitures. Le paradoxe de cette situation, c’est que cet air beaucoup plus sain ne doit être apprécié que lors de l’unique promenade quotidienne, en raison du confinement.   
Le reportage d’Antoine Le Tenneur et de Nicolas Fasquel 
©nouvellecaledonie