En plein cœur de la forêt sèche de Tina-sur-Mer, un petit groupe de scientifiques et de passionnés scrutent plantes et insectes avant de sortir les téléphones pour les photographier et les poster sur I.Naturalist. L’application, créée en 2008 par l’Académie des sciences de Californie, compte plusieurs centaines de milliers d’utilisateurs par jour. Des personnes à la recherche d’informations sur la faune et la flore qui les entourent. Et d’autres qui veulent l'inventorier et partager leurs connaissances.
Des espèces rares
“En Nouvelle Calédonie, il n’y a pas beaucoup de photos de plantes qui ont été rentrées.” Or, il en faut beaucoup "pour que l’intelligence artificielle soit capable de reconnaître et de proposer l’espèce”, explique Claire Goiran, scientifique professionnelle. 75% des animaux et des végétaux du territoire sont endémiques. On ne les trouve qu’en Nouvelle-Calédonie. Et parfois uniquement dans certaines parties du pays. Comme ce tinadendron noumeanum, “une espèce micro-endémique de Nouméa”, “rare”, montre Hélène Cazé, botaniste.
Un indicateur de la santé du milieu
Dans le groupe, Yves Hocquemiller débute en observation de la biodiversité. Il est venu pour sa “culture générale et participer à la connaissance du milieu.” En commençant à photographier pour I.Naturalist, il va aussi contribuer à veiller sur la santé de la forêt. Un biotope fragile, dont l’équilibre peut être anéanti par l’introduction d’animaux ou de végétaux qui ne viennent pas du milieu.