VIDEO. Crise en Nouvelle-Calédonie : le désespoir des chefs d'entreprise

Les chefs d'entreprises touchés par la crise en Nouvelle-Calédonie témoignent. ©nouvellecaledonie
Certaines entreprises ont rouvert leurs portes, lundi matin. Pour d'autres, pillées ou incendiées, l'heure est aux démarches administratives. Sans aide financière conséquente, certains craignent de devoir licencier leurs salariés. Les acteurs économiques locaux avancent une estimation des pertes, à 120 milliards de CFP.

L'entreprise de Frédéric Damance, spécialisée dans les équipements de sécurité située à Doniambo, a entièrement brûlé, dans la nuit de vendredi à samedi. Une petite structure, qui emploie trois salariés désormais dans l'impasse. Le chef d'entreprise, cherche de l'aide comme il le peut. "J'essaie d'appeler les assurances, l'OPT pour couper les abonnements etc... On fait tout en ligne (...) petit à petit on suit les informations pour savoir ce qu'on peut faire pour pouvoir nous en sortir". 

Aides de l'Etat et stabilité politique


Pour d'autres, les structures sont restées debout. C'est le cas de plusieurs sociétés basées à Ducos, employant moins de 50 personnes. Lundi, le gérant a rouvert l'un de ses magasins, de manière confidentielle. "L'objectif était surtout de rouvrir et de recréer une dynamique. Il me semblait qu'humainement parlant il fallait qu'on se reparle tous".

Ce patron a vu des locaux qu'il louait à d'autres entrepeneurs incendiés, mais aussi l'un de ses docks. Cela aura des répercussions sur son groupe, mais sa situation est moins critique que celle d'autres chefs d'entreprises. "Une entreprise comme la nôtre, il nous faut 500 millions de francs CFP demain matin, si on avait tout de brûlé", révèle l'entrepreneur. 

Pour lui, l'avenir du tissu économique calédonien, dépendra des aides de l'Etat et des possibilités offertes par les banquiers. Mais les entrepeneurs ont aussi besoin de stabilité, pour relancer l'économie. "Pas de démocratie, pas de stabilité économique, pas de stabilité politique, cela veut dire pas de pièces et pas de travail. On ne repartira pas pour faire plaisir, il nous faut une visibilité", assure le patron.

Le plus grand souhait de ce chef d'entreprise : que les acteurs de la société civile prennent en main les choses, en lieu et place des politiques. En espérant que les entrepreneurs, eux, gardent toujours la foi.