Caillassages, incendies… Même si un calme relatif règne à Nouméa, "on peut être confrontés à des phénomènes de violence urbaine", décrit le major David, de la police nationale, ce jeudi 25 juillet. Deux mois et demi après le début des émeutes, son équipe continue à patrouiller bien équipée : grenades fumigènes, lacrymogènes ou de désencerclement, lanceur de grenades, lanceur de balles de défense, bouclier, casque et jambières.
Les commissariats de quartier ont brûlé
Une fois le matériel vérifié, direction les tours de Magenta, "une zone qui a été très compliquée pendant un long moment". Puis un autre quartier meurtri, celui de Rivière-Salée. Les policiers le connaissent bien, ils ont passé six ans dans le commissariat de proximité situé près de la médiathèque, avant qu'il ne soit brûlé. Comme l'ont été ceux de Magenta et de Tuband. Le commissariat de la cité Pierre-Lenquette, lui, n'était déjà plus actif.
Les cailloux volent
Justement, la patrouille part sur Montravel, où des personnes cagoulées ont été repérées. A première vue, quelques militants qui manifestent sans violence sur un rond-point. Mais en circulant dans les rues, les policiers repèrent des jeunes armés de cailloux. Aussitôt, ils s'équipent et tentent d'interpeller les fauteurs de trouble. Les projectiles volent. Les policiers et des renforts déployés en urgence répliquent avec des moyens de dispersion.
140 policiers blessés
Depuis le début des émeutes, 140 policiers ont été blessés. Trois l'ont été très grièvement, par balle. Autre réalité, les effectifs de la police nationale en Nouvelle Calédonie tournent d'ordinaire autour de 700. En ce moment, on compte 350 personnels supplémentaires. Des fonctionnaires de police venus de l’Hexagone mais aussi, exceptionnellement, des gendarmes qui travaillent à Nouméa, donc en zone urbaine.
Pour aller plus loin, la directrice adjointe de la police nationale en Nouvelle-Calédonie était l'invitée du journal télévisé.
L'interview d'Anne-Gabrielle Gay-Bellile par Steeven Gnipate