Ambiance studieuse, à l’îlot Maître. Micro en main, le ministre de l’Economie se prête au jeu des questions-réponses. La compétence est, certes, Calédonienne, comme Bruno Le Maire l’a répété à l’envi. Mais certaines décisions prises à Paris ont un impact sur les entreprises locales. Exemple avec la défiscalisation nationale, qui ne peut s’appliquer totalement sur le photovoltaïque.
Il y a un seuil trop élevé pour les projets calédoniens, puisque seront uniquement financés les projets supérieurs à soixante millions de francs CFP. Ensuite, dans la rédaction des amendements, ne seront financés que les projets liés à l'autoconsommation.
Romain Babey, vice-président de la FINC, Fédération des industries de Nouvelle-Calédonie
Or, en Nouvelle-Calédonie, la revente de l’électricité est obligatoire. La question doit être examinée par les services du ministre, qui a aussi répondu aux interrogations sur les prêts garantis par l’Etat. Les PGE contractés pendant la crise Covid et qui doivent maintenant être remboursés.
Nos petites entreprises, qui ont contracté ce PGE au milieu du Covid, sont aujourd'hui, pour une grande partie, en difficulté puisque la trésorerie n'est plus existante dans beaucoup d'entreprises. Le ministre nous a informés à nouveau que le PGE pouvait encore être reporté jusqu'à une durée de dix ans.
Elizabeth Rivière, présidente de la Chambre de métiers et d’artisanat
Bruno Le Maire a également été interrogé sur des sujets politiques sensibles, comme le foncier.
J'ai essentiellement mis en avant les sujets abordés avec le président Macron au mois de juillet, notamment la notion du foncier agricole. Le dossier a peu avancé depuis parce qu'à tous les niveaux de l'Etat et au niveau local, le sujet de l'avenir institutionnel mobilise toutes les énergies. Mais nous, on n'oublie pas. Nous considérons que le foncier agricole et l'agriculture en général ne [doivent] pas être politiques.
Jean-Christophe Niautou, président de la Chambre d’agriculture
Le ministre l’a dit pour le nickel, il faut dissocier les dossiers économiques des discussions politiques. Un concept que les chefs d’entreprise voudraient voir appliquer à tous les secteurs d’activité.