L'affaire aurait pu prendre une tournure dramatique. Dans la soirée du vendredi 3 mars, plusieurs automobilistes étaient importunés sur la RT1, au niveau de l'échangeur Nord de Païta, par trois jeunes alcoolisés qui jetaient des plots de signalisation en travers de la chaussée pour forcer les véhicules à s'arrêter.
Peu avant 20 heures, un habitant de Bourail d'une cinquantaine d'années, qui circule en direction du Nord, est victime de jets de pierre alors qu'il vient de poursuivre son chemin malgré les obstacles sur la route. Au moins un caillou atteint la voiture et brise la vitre du conducteur, qui est blessé légèrement par les éclats de verre. Ce chef d'entreprise décide de ne pas en rester là et de se faire justice soi-même. "Il a eu particulièrement peur de ce qui s'est passé. Il était avec son fils dans la voiture. Ce n'est pas quelqu'un d'agressif, ni de violent", fait remarquer son avocate Me Marie-Astrid Cazali.
Il ouvre le feu à deux reprises
L'automobiliste se saisit alors d'un pistolet semi-automatique Glock caché dans la boîte à gants, le charge avec des cartouches 9 millimètres et retourne en direction des jeunes. Le quadragénaire se positionne à quelques mètres d'eux et, depuis sa voiture, sort son arme et appuie sur la détente. Un premier coup de feu part. Le tireur récidive. Et s'enfuit aussitôt.
Un des jeunes vient pourtant de s'écrouler. Il a été touché par le second tir. Sa cuisse a été perforée par une ogive. Secourue par les gendarmes, puis prise en charge par les pompiers, la victime sera évacuée et hospitalisée au Médipôle. Les gendarmes ne perdent pas une seconde. Ils sont désormais à la recherche du tireur dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet pour tentative de meurtre.
Plusieurs armes confisquées
Trois jours plus tard, le chef d'entreprise est localisé à Pouembout et interpellé sans difficulté. À son domicile, à Bourail, les enquêteurs retrouvent en perquisition un véritable arsenal et des dizaines de munitions. C'est un amateur de tir sportif. Les armes étaient légalement détenues.
Inconnu de la justice, ce père de famille a été jugé dans le cadre d'une CRPC (comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité), lundi 19 juin. Il a accepté la peine d'un an de prison avec sursis probatoire proposée par le procureur de la République pour violence volontaire avec arme.
Il a compris la gravité de son geste qu'il regrette beaucoup.
Me Marie-Astrid Cazali, avocate de la défense
Une sanction jugée "adaptée" par son avocate Me Marie-Astrid Cazali "compte-tenu de la personnalité de mon client. Il a compris la gravité de son geste qu'il regrette beaucoup." En outre, la justice a décidé de lui confisquer l'ensemble des armes saisies en perquisition. Il a désormais l'interdiction de détenir ou de porter une arme pour les trois prochaines années.
Quant aux caillasseurs, ils sont toujours visés par une enquête et pourraient être prochainement jugés.