Il aurait arnaqué la Cafat et la province Sud de la Nouvelle-Calédonie d'une énorme somme en trois ans : un médecin qui exerçait à Païta devra répondre devant la justice d'escroquerie et de blanchiment d'argent. Il est accusé de s'être fait rembourser des actes médicaux qu'il n'avait pas pratiqués.
Du cabinet de soins, au tribunal correctionnel. Le 3 décembre prochain, un médecin de Païta va devoir répondre devant la justice d’escroquerie et de blanchiment, ce qui lui a été annoncé ce jeudi matin par le Parquet. «Escroquerie au préjudice d'un organisme de protection sociale pour l'obtention d'une allocation ou prestation indue», précise le procureur de la République Alexis Bouroz. Et «blanchiment du produit direct ou indirect du délit d'escroquerie, notamment au travers d'opérations immobilières en Thaïlande» à hauteur de 51,3 millions CFP.
Des consultations et visites médicales fictives
Le professionnel de santé risque sept ans d'emprisonnement et presque 89 millions CFP. Il faut dire, qu’au total, il est accusé d’avoir arnaqué la Cafat et la province Sud à hauteur de 151 millions entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2018. Cette escroquerie menée trois ans durant consistait, selon le procureur, à se faire rembourser des consultations et des visites médicales qui n’avaient pas lieu. Des actes fictifs pour lesquels le médecin envoyait de vraies feuilles de soins.
A partir d'un contrôle de la Cafat
C’est à la suite d'un contrôle de la Cafat, «portant sur l'existence de pratiques douteuses», qu’une enquête a été confiée fin 2018 à la gendarmerie. Elle a été menée par la section de recherches de Nouméa, avec le renfort du groupement interministériel de recherches. Leurs investigations ont permis d’évaluer le montant du préjudice lié à cette énorme entourloupe.
Reconnu une partie des faits
Et mardi 20 août, l’homme a été placé en garde à vue. Selon Alexis Bouroz, «l'intéressé a reconnu partiellement les faits pour un montant de fraude qu'il évalue à 45 000 000 CFP». En attendant le jugement, le médecin est placé sous contrôle judiciaire.
Interdit de sortir de Calédonie et d'exercer
Il a interdiction de sortir de Nouvelle-Calédonie, ne peut pas exercer sa profession et doit payer «un cautionnement» de 7,5 millions. Les enquêteurs du GIR ont par ailleurs été autorisés à saisir deux comptes bancaires, à hauteur de 4 246 700 F, et une Jeep Wrangler.