Païta : le Conservatoire de l'igname reprend racine

Le Conservatoire de l'igname à Païta.
Après quelques années de mise en sommeil, le Conservatoire de l'igname relance ses activités. Le travail visant à retrouver la centaine d'espèces originelles est colossal.

C'est un lieu géré par le Sénat coutumier, destiné à garder et préserver toutes les variétés d'ignames, le plus précieux tubercule de la culture kanak. 

Selon les aires coutumières et les langues kanak, les ignames ont un nom et une fonction qui diffèrent. "Aux Iles, on appelle ça "la langouste", à cause de la couleur de sa carapace. Alors que pour les gens de Paicî, c'est plutôt une carapace de crevette", détaille Jean-Marie Wahmetu, responsable du Conservatoire de l'igname du sénat coutumier, devant l'une des buttes de ce champs de tubercules. 

Il ne s'agit pas de n'importe quelle variété. "Ce sont des ignames de première catégorie, que l'on offre pendant les fêtes de l'igname"


Une centaine de variétés présentes

Dans cette parcelle du Conservatoire de l'igname, située près de la tribu de Saint-Laurent à Païta, près d'une centaine de variétés ont été plantées, au mois d'octobre dernier. Il faut être vigilant, car certaines espèces sont fragiles et aujourd'hui, un inventaire s'impose. 

L'objectif du Sénat est de permettre au Conservatoire de revenir à son état initial. "L'année prochaine, il faudra classer toutes ces variétés, faire une fiche technique avec des photos de la feuille, du bourgeon, du tubercule, précise Jean-Marie Wahmetu. Ça demande beaucoup de temps pour faire ce travail d'inventaire"


Un outil à relancer 

Pendant près de deux ans, les 5 hectares du Conservatoire ont été laissés pratiquement à l'abandon. Il a donc fallu repartir de zéro. Et pour récupérer la centaine de variétés d'igname, le Sénat coutumier a demandé l'aide du centre des tubercules de l'Adecal. "Nous avons une convention avec eux pour échanger sur les techniques". 

Mais les besoins ne s'arrêtent pas là. "Les outils sont dans un état délabré. Nous demandons un peu plus de soutien", signale le sénateur coutumier Yvon kona, membre de la commission culture. 

Une autre parcelle a été plantée pour faire de la production avec, pour objectif, de vendre des semences aux particuliers, dès 2023. 

Le reportage télé de Brigitte Whaap et Nicolas Fasquel 

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