Trente, c'est le nombre de médecins nécessaires aux dispensaires de la Province Nord. Mais la collectivité rencontre des difficultés à recruter. Quelles sont les conséquences et les raisons de cette pénurie ? Exemple à Poya qui n’a plus médecin à plein temps depuis deux semaines.
Dans la salle d’attente, Roura Maïti, habitante de Basse-Poya, déplore aussi la présence d’un médecin seulement une journée par semaine à Poya : « Si mes enfants tombent malades après mardi, je fais comment ? Déjà, je suis en bus, c’est dur. Il faut se débrouiller ».
Infirmier au dispensaire, Jérôme Piaud assure du lundi au vendredi les pansements ou les injections. Mais pour un cas plus grave, l’absence d’un médecin pose problème. « Il faut diriger la personne vers Bourail ou Koné en fonction de ses moyens. Si çà nécessite vraiment une urgence de soins, il faut passer par le 15 ».
Comment expliquer cette pénurie de médecins dans le Nord ? Pour David Marcon, directeur adjoint DASSPS - Province Nord, il y a « d’abord un turnover avec des contrats imposés par les médecins de plus en plus courts de trois à six mois. Ensuite, une densité médicale déséquilibrée. Proportionnellement, on a deux fois plus de médecins sur Nouméa et le Grand Nouméa que dans le reste de la Nouvelle-Calédonie. Et enfin, une pénurie médicale qui est accentuée du fait des grandes vacances scolaires en France métropolitaine ». Sans oublier les actes d’incivilité ou de violence qui se multiplient dans les dispensaires de Brousse et qui peuvent faire reculer certains médecins.
Des solutions à l’étude
Pour contrer cette pénurie, des solutions sont à l’étude : la possibilité de recruter des médecins à l’étranger ou donner plus de responsabilités aux infirmiers.
Pour Poya, les consultations passent à deux jours par semaine en attendant l’arrivée d’un médecin à plein temps mi-septembre. Le reportage de David Sigal et Nathan Poaouteta