Plus de deux semaines après l’incident environnemental survenu sur la mine Pinpin, la commune de Poya organisait ce jeudi une réunion. La Province Sud, la Dimenc, la NMC et les éleveurs de la région ont fait le déplacement. Objectif : trouver des solutions pour éviter de tels scénarios.
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Devant les éleveurs, la NMC assume. L’opérateur minier est le seul responsable de cet incident survenu lors de passage du cyclone Cook. Cet incident a entrainé le déversement de plusieurs tonnes de boues, en contrebas de la montagne, et touché la propriété de Tony Newland, un éleveur de la région. « Je pense qu’il est important qu’il y ait une discussion avec les habitants qui sont concernés par ce qui s’est passé », indique Didier Ventura, le Président de la NMC, la Nickel Mining Company, « notamment les propriétaires terriens qui sont situés en bas de la mine ». Faire toute la lumière sur cet incident, c’est l’objectif de l’opérateur minier, qui souhaite jouer la transparence dans cette affaire. A l’occasion de cette réunion, la Province Sud et la DIMENC ont notamment fait le déplacement.
Revoir le plan de gestion des eaux
L’opérateur minier a rappelé l’ensemble des faits. Les fortes pluies qui se sont abattues au plus fort de la présence du phénomène cyclonique. Il a aussi mis en lumière l’ensemble des manquements : un pluviomètre automatique en panne et un plan de gestion des eaux dont le dimensionnement a été plus qu’au minimum. La Province Sud et la Dimenc veilleront à ce que l’ensemble des réparations soient faites. « Il y a un travail de fond qu’il va falloir engager maintenant », confie Philippe Michel, le Président de la Province Sud, « parce que si le plan de gestion des eaux tel qu’il était conçu, n’a pas fonctionné, çà veut dire qu’il faut le changer ». L’ensemble des acteurs ont promis d’y remédier dans les deux prochains mois.Les éleveurs restent vigilants
Des mesures d’urgence ont déjà été prises pour éviter que, lors de nouvelles pluies, des matériaux descendent sur la propriété Newland et dans la rivière de la Moindah. Une opération de curage est notamment prévue dans les prochains jours pour une remise en état des lieux, et une étape de reboisement en pied de massif et sur son versant est envisagée. Au sortir de cette réunion, les éleveurs inquiets restent tout de même vigilant. « Nous, ce que l’on demande, c’est que les travaux démarrent très vite », souligne Emile Fessard, riverain de la Moindah, « on a eu 20 millimètres d’eaux de pluie la semaine dernière. Une semaine après on observe que l’eau de la rivière de la Moindah est toujours trouble. Si le même phénomène pluvieux venait à se reproduire, on imagine le pire », poursuit le jeune éleveur.Fixer un calendrier de réunions
Une prochaine réunion est prévue dans deux mois avec la Province sud et la Dimenc. En mai, l’industriel fera un point d’étape des opérations réalisées auprès des éleveurs. Cet incident soulève par ailleurs la question d’un plan de réhabilitation globale sur la commune de Poya. « Cette question doit trouver une réponse au niveau pays avec le gouvernement », indique Philippe Michel, le Président de la Province sud, « Il a été estimé que pour une réhabilitation complète des sites miniers à travers l’ensemble du territoire, cela coûtait 100 milliards de Fcfp. A l’heure actuelle, le fond nickel est abondé de 250 millions chaque année. Trois communes bénéficient de ces fonds à savoir Thio, Kouaoua et Houailou ». La Province sud et la Mairie de Poya prévoient le dépôt d’une demande commune auprès du Fond Nickel lors de son prochain conseil d’administration.