Récit d'une expédition punitive avec sabres et fusil

Logo de Poya, photo d'illustration.
Une vidéo postée sur Internet a poussé cinq hommes à en corriger très violemment un autre, mardi après-midi, à Poya. Il a reçu plusieurs coups de sabre et trois autres personnes ont été frappées. Interpellés le lendemain, les agresseurs seront jugés en janvier. Quatre dorment au Camp-Est.
C’est une scène d’une grande violence que révèle ce vendredi soir le procureur de la République, Alexis Bouroz. Elle s’est produite mardi après-midi, à Poya.
 

Cousin

Le 6 novembre vers 14 heures, une voiture transportant cinq hommes se gare près d’une maison en construction, décrit le procureur dans un communiqué. «Les intéressés, munis de sabres et d’un fusil, se dirigent vers les trois ouvriers présents. Notamment l’un d’entre eux, qui reconnaît un de ses cousins parmi les agresseurs.» 
 

Alcool et cannabis

Le groupe se dirige vers lui et mentionne une vidéo publiée sur les réseaux sociaux «au cours de laquelle celui-ci tenait des propos critiques sur le mode de vie kanak», précise Alexis Bouroz. Après l’avoir visionnée et avoir reconnu l'homme qui parlait, expliqueront-ils plus tard,«ils ont décidé de mener une expédition punitive». Sous l’effet de l’alcool et du cannabis, diront-ils. 
 

Quatre personnes frappées

«La victime reçoit plusieurs coups de sabre au niveau de la tête et du corps, détaille le procureur. Les deux autres ouvriers, qui tentent de s’interposer, ainsi que le propriétaire du terrain sur lequel a lieu le chantier, sont également frappés et menacés avec le fusil.»
 

Deux à dix jours d'ITT

Les blessés devront être hospitalisés et auront une interruption temporaire de travail allant de deux à dix jours. Autres éléments:
- le propriétaire des lieux a été menacé;
- durant l’agression, des outils ont été dérobés ; 
- un des agresseurs a pris des images de la scène avec un téléphone et elles ont été ensuite diffusées sur Internet. 
 

Arrêtés le lendemain

Dès mercredi, les cinq hommes ont été interpellés par la gendarmerie - l’enquête a été menée par la brigade de Poya, avec le renfort des gendarmes territoriaux et du PSIG de Koné. Placés en garde à vue, ils «ont reconnu la totalité des faits évoqués», d’après le procureur de la République.
 

Comparus

Après être passés ce vendredi matin en comparution immédiate, quatre d’entre eux ont été placés en détention provisoire. Et tous les cinq doivent être jugés le 15 janvier, par le tribunal correctionnel de Nouméa. 
 

Violences aggravées, etc

Ils devront répondre de violences aggravées par la préméditation, la réunion et les armes, qui ont entraîné une ITT de plus de huit jours. Mais aussi de vol en réunion, de menaces de mort, ainsi que d’enregistrement et diffusion d'images de violence. La gendarmerie a également ouvert une enquête pour identifier, et entendre, la personne qui a diffusé la vidéo à l’origine de cette expédition punitive.