Procès du double infanticide : le père garde le silence

Sur les lieux du drame à la baie Toro, le 25 novembre 2015.
Le deuxième procès de cette session d'assises en Nouvelle-Calédonie a débuté ce matin de la même façon que l'affaire précédente : l'accusé ne répond pas aux questions. Le matin du 25 novembre 2015, à la baie Toro, cet homme aujourd'hui âgé de 38 ans a abattu ses deux enfants.
Maurice Nigaoura a décidé de conserver le silence, lors de ce premier jour de procès. La tête baissée dans le box des accusés, cet homme aujourd’hui âgé de 38 ans ne réagit pas aux questions du président de la cour d’assises. Il ne s’exprime pas sur les faits du mercredi 25 novembre 2015.

Deux enfants à sa garde

A l’époque, séparé de sa compagne, il vit à Katiramona avec leurs deux enfants. Une fillette de huit ans et un garçon de douze ans. Lors de sa première audition, l’accusé dit avoir voulu monter dans le Nord pour rejoindre son ex-compagne. Puis avoir fait demi-tour en direction de la baie Toro, à Païta.

Cinq tirs de fusil à pompe

Arrivé sur place, il charge son fusil à pompe avec des cartouches de calibre douze. Puis il incendie son camion. Les enfants sont surpris. Il tire cinq fois. D’abord, sur sa fille, puis sur son fils et à nouveau sur la petite.
Il dit avoir ensuite tenté de se suicider. Mais n’avait, selon lui, plus de cartouche dans son arme. Il se rendra de lui-même aux gendarmes. Son taux d’alcoolémie est négatif.

Sur fond de séparation douloureuse

Des premiers éléments, il ressort que le couple rencontrait de graves difficultés relationnelles. De multiples disputes et une séparation douloureuse. Pourtant, les témoignages recueillis décrivent l’accusé comme un père attentionné et aimant.

Rien à l'expertise psychiatrique

Alors pourquoi a-t-il tiré sur ses enfants? L’expert psychiatre ne détecte aucune psychose chronique, ni aucun trouble ayant aboli, ou altéré, son discernement. La tâche de la défense, assurée par maître Deswarte et maître Calmet, est complexe. Quant à la partie civile, représentée par maître Daubet-Esclapez, elle souhaite que le procès se déroule, comme prévu, sur deux jours.

Il encourt la perpétuité

Pour avoir volontairement donné la mort à ses enfants, en préméditant son geste, Maurice Nigaoura encourt la réclusion criminelle à perpétuité.