Nous vous l’annoncions ce mercredi 3 janvier 2024, les salariés et sous-traitants de Prony Resources sont dans l’inquiétude. Ils redoutent une cessation de paiement, dès le 15 janvier prochain.
Nouveau sursis jusqu'à la fin du mois de janvier
Pas question d’un tel dénouement assure de son côté Sonia Backès, présidente de la province Sud, actionnaire de l’usine du Sud. Elle faisait le point ce jeudi 4 janvier 2024, sur la situation de l’usine. Et rappelle l’importance de l’intervention de l’État dans le dossier.
Après la venue en Nouvelle-Calédonie en décembre dernier, de trois experts délégués par Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, la cessation de paiement avait pu être repoussée au début du mois de janvier 2024.
Ce jeudi, la présidente de la province Sud annonce un nouveau sursis jusqu’à la fin du mois de janvier. Le comité interministériel de restructuration industrielle ou CRI de Bercy permet de décaler à nouveau l’échéance. “Grâce à l’intervention de l’État, le mur est décalé jusqu’à au moins la fin du mois de janvier. Ce qui permet aux experts qui ont prévu de revenir dans la deuxième quinzaine du mois de janvier, de finaliser un accord qui permettra de sauver l’usine du Sud”, assure Sonia Backès.
Accord État, Trafigura, collectivités
Toujours selon la Province Sud, pour sauver Prony Resources, la solution pourrait venir d’un accord global passé entre l’Etat, l’industriel Tafigura et les collectivités. “Un chèque de l’État ne va pas sauver les trois usines. Il faut également la participation des collectivités d’une part et d’autre part, des décisions au Congrès en ce qui concerne les exports".
"Pour finir, il faut des actions de la part des industriels, qui doivent faire des efforts en termes de productivité et de compétitivité. Mais également au niveau financier”, poursuit la présidente de la province Sud.
Procédure de conciliation
De leur côté, les responsables de l'entreprise ont réagi ce jeudi, par voie de communiqué de presse. Assurant que la survie de l’usine est une priorité. Elle est placée en procédure de conciliation, depuis le mois de décembre. "Face à la gravité de la situation, un plan drastique doit être adopté. Tout ce qui n’est absolument pas nécessaire à la production doit entraîner des économies. Le fonctionnement de l’usine doit s’adapter à l’évolution du marché pour devenir un acteur majeur et durable dans le domaine du nickel pour les batteries".
Pas de réelles annonces donc de la part de Prony Resources, mais une réaction attendue depuis plusieurs jours par les actionnaires, syndicats et sous-traitants.
Mobilisation des salariés et sous-traitants
Pour le syndicat des rouleurs Pays et le SAS 4 chemins, l’heure est à la mobilisation. Ce vendredi 5 janvier 2024, ils prendront place devant la province Sud, à partir de 5h du matin. Et espèrent rencontrer les représentants des institutions. “Ce sont des annonces qui peuvent être considérées comme positives. Pour autant, on n’est pas tirés d’affaires”, révèle Anthony Lecren, porte-parole de la SAS 4 chemins.
“On peut repousser l’échéance mais elle n’est pas réglée. Il faut, quelques soient les solutions demain, prendre en compte davantage les entreprises calédoniennes”, poursuit Anthony Lecren.
Les trois usines en difficulté
La situation de Prony Resources rejoint la situation des deux autres usines de nickel en Nouvelle-Calédonie. Celles de Doniambo et de l’usine du Nord. À elles trois, elles cumulent un déficit d’1 milliard 4 d’euros, soit plus de 167 milliards de FCFP.
Le point sur la situation financière de Prony Resources, avec Valentin Deleforterie et Jeffrey Fuller :