Sécurité : la vidéoprotection est-elle efficace ?

Plusieurs communes du territoire se dotent de nouvelles caméras de vidéoprotection. L’occasion de faire le point sur l’utilité de ce dispositif de sécurité, déployé sur la ville de Nouméa depuis 2009. 

Trente-deux nouvelles caméras de vidéoprotection et des caméras permettant la lecture des plaques d’immatriculation vont être installées sur la commune de Dumbéa, qui met la main au porte-feuille, pour améliorer son dispositif de sécurité à l’horizon 2022.

Brigade d'opérateurs vidéo

"Aujourd’hui, on réorganise notre police municipale", précise Gilles Adragna, directeur de la prévention et de la sécurité de la mairie de Dumbéa. "On va créer une brigade spécifique d’opérateurs vidéos, qui seront formés à la visualisation des images. Dumbéa est une commune qui grandit très vite, où il y a des problématiques de délinquance et la vidéoprotection est un outil très efficace", ajoute le directeur de la sécurité.

Même chose pour la commune de Boulouparis, qui se dote cette année de huit nouvelles caméras de vidéoprotection, placées sur les secteurs de Tomo et du village. Une opération à près de 20 millions de francs CFP, précise Pascal Vittori, le maire de la commune. "La gendarmerie souhaite que l’on puisse installer ces caméras, parce que ça leur permet de résoudre les affaires beaucoup plus rapidement, assure-t-il. Quand vous pouvez suivre une voiture qui rentre dans la commune et qui ressort, vous pouvez recouper ça avec d’autres informations et cela permet d’arrêter plus rapidement les personnes qui commettent les délits.

2 800 infractions à Nouméa en 2020

Un dispositif mis en place depuis 2009 à Nouméa, où 116 caméras sont en place et 43 petites nouvelles devraient être installées à la fin de l’année. "Elles sont réparties de manière homogène, précise Alain Guillon, directeur de la police municipale de la ville de Nouméa. On est à peu près à 37 caméras par secteur : nord et sud et au centre-ville, on dépasse les 40 caméras.

Au total, 13 800 faits ont été recensés grâce au dispositif en 2020 sur la commune, permettant de qualifier 2 800 infractions auprès de la justice. "Ça permet de faire des constats en flagrant délit, de sécuriser les interventions pour les agents sur le terrain et de décrire des personnes auteures de faits ou de délits", précise Alain Guillon. 

Alain Guillon, directeur de la police municipale de la ville de Nouméa

Un dispositif pour le moins coûteux, plus de 500 millions de francs CFP y ont été consacrés depuis son lancement à Nouméa. Des enregistrements qui demandent toutefois la présence constante d’agents de vidéosurveillance derrière les écrans. Et une réactivité importante : car les vidéos peuvent être conservées au maximum 15 jours. 

En Métropole, une enquête du sociologue Laurent Muchielli, directeur des recherches du CNRS révèle que les caméras de vidéoprotection ont permis d’élucider seulement 1 à 3% des infractions commises sur la voie publique en un an.