Crise en Nouvelle-Calédonie. Le centre médico-social de Thio "n'opèrera plus aucun soin", annonce la province Sud

Le village de Thio
Après le retrait des médecins ou encore de la sage-femme, signalé vendredi dernier et effectif depuis lundi, c'est la fermeture pure et simple du CMS qui est annoncée, à Thio, par la province Sud. Toujours pour des questions d'insécurité pour les soignants.

S'il n'y avait plus ni médecin ni sage femme au dispensaire de Thio, des soins infirmiers restaient d'actualité. Ce n'est plus le cas. Un communiqué diffusé par la province Sud mercredi 24 juillet confirme la situation sanitaire difficile de la commune : "le CMS de Thio n’opèrera plus aucun soin à partir d’aujourd’hui et sera donc fermé", fait savoir la collectivité. "En effet, "suite à des agressions envers le personnel infirmier du centre médico-social de Thio, il n’est plus possible d’assurer une permanence de soins infirmiers dans la structure".

"Plus du tout d’équipe soignante sur le CMS de Thio"

"Nous n’avons plus du tout d’équipe soignante", renchérit Patricia Pèdre, la directrice adjointe des Affaires sanitaires et sociales. Sans le centre médico-social, les habitants devront plus que jamais dépendre de Boulouparis voire de La Foa pour leurs consultations médicales. Ou d'un appel au 15 pour les urgences. 

Grande inquiétude pour les patients chroniques

Pour la DPass-Sud, les patients les plus fragiles ont tout intérêt à se repprocher d'un lieu de soin. "La conséquence, malheureusement, est dramatique, puisqu’il faut faire plus de deux heures de route pour trouver un médecin", rappelle en effet Patricia Pèdre. "J’ai entendu aussi que l’Atir, qui propose des dialyses sur le site, est aussi fermé. "Avec les agressions, les routes difficiles et l’accès qui est très compliqué, la population de Thio est en grand danger. Les patients chroniques sont les patients qui vont en souffrir le plus." Diabétiques, cancéreux, dialysés, mais aussi femmes enceintes.

La municipalité de la côte Est disposait d'un CMS rénové et agrandi, après d'importants travaux menés entre 2020 et 2022, pour un montant de 120 millions financés par contrat de développement entre l'Etat et la province.