Transport en commun dans l'agglomération nouméenne : fin janvier 2025, Karuïa et Carsud n'auront plus la délégation de service public

L'un des bus de la compagnie Carsud qui dessert le Grand Nouméa.
Si le GIE Karuïa et la société Carsud géraient les bus à Nouméa et dans les communes voisines, c'est parce qu'ils avaient une délégation de service public. Mais dans le contexte de crise calédonienne et l'état dans lequel elle laisse le réseau Tanéo, il a été décidé de l'annuler. D'après le Syndicat mixte des transports urbains, cette résiliation permettra de réfléchir à des solutions alternatives, à court et moyen terme.

Au 30 janvier 2025, le GIE Karuïa et la société Carsud n’auront plus les délégations de service public pour le transport en commun des passagers sur le réseau Tanéo. C’est-à-dire à l’intérieur de Nouméa et dans les trois autres villes de l’agglomération. Le Syndicat mixte des transports urbains du Grand Nouméa a décidé de les résilier, c’est-à-dire de les annuler, annonce-t-il dans un communiqué diffusé ce mercredi matin.

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"Motif d'intérêt général"

Le SMTU évoque une "décision difficile prise à l’unanimité", pour "motif d'intérêt général", mardi 30 juillet. C'était lors du comité syndical dont font partie les mairies de Nouméa, Dumbéa, le Mont-Dore et Païta, ainsi que la province Sud. "Motivée par l’importance du bilan des exactions sur le réseau et les graves difficultés financières engendrées", elle entrera en vigueur dans six mois, selon le délai de préavis contractuel. "Cette résiliation, est-il expliqué, permettra au SMTU de travailler à des solutions de transport alternatives à court et à moyen terme, en collaboration avec les actuels délégataires." Des pistes "aptes à rétablir un service de qualité pour nos usagers, fiable, sécurisé et accessible".

Les locaux du SMTU (Syndicat mixte des transports urbains du Grand Nouméa) ont été incendiés et vandalisés, lundi 8 juillet 2024.

Deux mois et demi sans bus

La vague de violences qui a déferlé sur la Calédonie, et en particulier l'agglomération nouméenne, à la mi-mai a provoqué des dégâts considérables sur les infrastructures du réseau Tanéo. Le montant estimé approche le milliard de francs CFP, "rendant impossible la poursuite des activités sous leur forme actuelle", répète le SMTU. C'est d'ailleurs l'une des grandes conséquences des émeutes : à ce jour, il n'y a toujours pas de transport en commun par bus, où que ce soit sur la Grande terre. Avec un impact en cascade sur la vie quotidienne des Calédoniens, qui étaient des dizaines de milliers à prendre le car.

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De nombreux arrêts de bus et bornes de recharge Tanéo ont été vandalisés dans Nouméa et son agglomération depuis le début des émeutes.

Comment "assurer une continuité de service public" ?

Dans ce communiqué, le syndicat mixte dit son soutien au GIE Karuïa et à Carsud, "sociétés délégataires historiques du transport" en laissant entendre que le partenariat n'est pas pour autant terminé. "Leur engagement et leur travail ont été essentiels pour le bon fonctionnement de notre réseau de transport jusqu'à présent et le seront encore demain", ajoute-en effet la SMTU qui, dit-il, "souhaite repenser ses collaborations avec les délégataires afin d'assurer une continuité de service public auprès de la population". 

Le service de transport en commun est crucial pour la population de l'agglomération et il doit continuer d'exister. Nous restons déterminés à trouver des solutions durables et soutenables financièrement afin de proposer à nos usagers un système de transport public résilient et adapté aux besoins.

SMTU, communiqué du 31 juillet 2024