"Aujourd’hui, on n'a pas besoin de ressources nouvelles, on a besoin de réorienter les ressources, qui avant, étaient destinées à faire du logement neuf, vers la rénovation", pose Philippe Blaise, vice-président de la province Sud. Alors même que de nombreuses familles sont mal logées ou ne peuvent accéder à une demeure répondant à leurs besoins, près de 7 900 logements sont vacants dans la province... Un chiffre qui s’explique notamment par le retournement de la situation démographique, par l’installation d’un déficit migratoire, par une baisse de la demande locative dans le parc privé, par une forte production de T2 et T3 en lien avec le défiscalisation, par la fragilité économique des ménages ou encore par l’insécurité dans certains quartiers.
Un projet sur dix ans
C’est pourquoi la province Sud, compétente en la matière, a décidé d’adopter un plan provincial du logement et de l’habitat (PPLH), étalé sur dix ans. Une feuille de route partagée notamment avec l’Etat, les communes, le gouvernement, ainsi que les bailleurs sociaux.
"On ne va pas copier ce qui n’a pas marché en Europe, c’est-à-dire mettre les gens dans des cages à lapins. Donc aujourd’hui, il faut que l’on imagine des solutions différentes pour que les gens puissent rester proches de leur famille, explique Philippe Blaise. On est très ouverts à ce que nos dispositifs d’aide, pour permettre aux gens d’accéder à la propriété ou pour la rénovation, puissent aussi s’adresser à des populations qui vivent sur des terres coutumières et dans les villages."
Huit orientations
Parmi les huit orientations du PPLH, on peut notamment citer : "constituer un réseau d’acteurs et de partenaires aptes à délivrer des informations et des conseils aux ménages sur l’habitat et le logement", "favoriser l’accès au logement pour tous", "résorber les squats d’ici 25 ans avec une offre de logement adaptée aux familles", "améliorer la tranquillité et l’attractivité des quartiers" ou encore "mobiliser le parc de logements vacants".
"Il faut que l’on accompagne les gens, car si l’on ne réussit pas cette réorientation, on n’arrivera pas à faire du vivre ensemble en Nouvelle-Calédonie", conclut le premier vice-président de l'institution.