C’est un fléau particulièrement répandu en Nouvelle-Calédonie : les violences intrafamiliales sont trois fois plus élevées qu’en Métropole. Pour tenter de faire baisser les chiffres, les autorités mettent en place des outils, parmi lesquels Le Relais, l’un des services de la direction provinciale de l’action sanitaire et sociale (DPASS). Un lieu pour orienter les victimes tant au niveau social, juridique et psychologique qui a récemment changé d’adresse. Après 17 ans rue Surleau, il déménage rue Paul Doumer, à proximité de l’ESPAS CMP et des services de la direction de l’emploi et du logement de la province Sud.
Des consultations gratuites et confidentielles
L’équipe du Relais investit ses nouveaux locaux pour accueillir auteurs ou victimes de violences conjugales. Une majorité de femmes, sous emprise, vient y chercher de l’aide. Et au contact de travailleurs sociaux, de psychologues ou encore de juriste, elles s’informent sur leurs droits et les moyens de regagner leur autonomie. Des consultations gratuites et confidentielles.
"C’est un gros travail qui est fait par Le Relais. La politique provinciale, c’est de changer les mentalités pour qu’il y ait une prévention pour qu’on arrive à une société où tout le monde comprend que la femme est l’égale de l’homme, ce qui n’est pas encore le cas partout aujourd’hui, pour éviter ces actes de violence" explique Gil Brial, 2ème vice-président de la province Sud en charge de la condition féminine.
Les traces du confinement
Des actes de violences qui affichent un niveau record : chaque année, une Calédonienne sur quatre subit les coups de son conjoint. Un chiffre trois fois plus élevé qu’en Métropole. Et les périodes de confinement dues à la crise Covid n’ont rien arrangé. Au contraire.
"Au niveau du Relais, nous n’avons pas eu une augmentation significative durant le confinement. Cependant, à la sortie du confinement, nous avons pu recevoir de nouvelles orientations. Le confinement fait que les personnes sont restées chez elles, n’ont pas évoqué ces violences et ont pu le faire par la suite" souligne Cyrielle Mouledous, responsable du service de traitement des violences intrafamiliales et conjugales.
Des victimes qui brisent de plus en plus la loi du silence
Car briser la loi du silence demande du temps, du courage. En l’espace de 15 ans, le nombre de victimes à pousser les portes du Relais a plus que doublé : de 152 accompagnements en 2005 à 334 en 2020. Soit une augmentation de 55% sur la période.
Durant la période des fêtes, Le Relais maintient un numéro vert : le 05 00 21, gratuit et accessible 7j/7 et 24h24.
Le reportage de Loreleï Aubry et Cédric Michaut