Rencontre à la province Sud pour aborder la situation sanitaire de Yaté

Les représentants de Yaté sont venus jusqu'à Nouméa pour rencontrer la province Sud, le 10 septembre 2024.
Habitants, élus et coutumiers de Yaté ont rencontré les représentants de la province Sud, ce mardi 10 septembre, à Nouméa. Au cœur des inquiétudes : le départ des deux derniers médecins exerçant au centre médico-social. La discussion a porté sur les solutions à mettre en œuvre pour assurer la continuité des soins et garantir la sécurité.

Ils ont pris la navette maritime au Mont-Dore et rallié Nouméa. Ce mardi 10 septembre au matin, les membres du collectif représentant les quatre tribus de Yaté, toujours isolée du reste de la Grande terre, ont rencontré à la province Sud Sonia Backès, sa présidente, et la direction de la DPASS. Avec l'intention de contribuer à instaurer, pour les personnels soignants, un climat de confiance qui apparaît indispensable. Dans la petite commune du Grand Sud, qui a subi différents actes de délinquance, les professionnels de santé ont été pris pour cible à plusieurs reprises. 

“On s'est engagés”

Au cœur du problème, le départ de deux médecins du dispensaire, le week-end prochain puis à la fin du mois, dont l'un pour raison d'insécurité. Le collectif demande de maintenir deux praticiens. “On s'est engagés”, a confirmé le maire, Victor Gouetcha, à l’issue de ce rendez-vous. “Avec le collectif, qui est composé de membres des conseils des tribus de tout Yaté, on s'est engagés à faire la sécurité. Pas uniquement du côté des infirmiers et des médecins, mais aussi du côté des enseignants.” 

Ils font le nécessaire pour qu'on ait deux médecins sur Yaté. On est assez satisfaits. On verra bien pour la suite.

Victor Gouetcha, maire de Yaté, après la rencontre à la province Sud, le 10 septembre 2024

Proposition de rondes

Après une mobilisation le jeudi 29 août devant la mairie, deux précédentes réunions ont eu lieu pour tenter de trouver des solutions. Une le lundi 2 septembre et une autre ce lundi 9, avec la gendarmerie. Il a été question d'organiser des rondes, notamment au niveau des administrations, commerces et services de Waho. 

On a beaucoup de gens malades. De partir sur le Mont-Dore, pour certains, c'est la cata : ils n'ont pas de véhicule, et on leur demande de se déplacer pour se soigner... On ne veut pas risquer que des gens ne se fassent pas soigner pour un problème de transport."

Sandrine, membre du collectif

"Vraiment du mal à trouver des médecins"

La désertification médicale en Brousse et dans les îles n’est pas nouvelle. Mais le recrutement de soignants est devenu nettement plus compliqué depuis le déclenchement des émeutes. "On a vraiment du mal à trouver des médecins", insiste Sonia Backès, présidente de la province Sud. "On a eu quinze désistements depuis le 13 mai. Des gens qui étaient prêts à venir en Nouvelle-Calédonie, quasiment sur le départ, et qui nous ont dit: 'Finalement, on ne vient pas.' Ça veut dire qu’il faut recommencer toutes les démarches."

Et d'ajouter : "Il y a sur Yaté un médecin qui a 78 ans, qui est là depuis très longtemps et veut bien continuer à être présent. Mais ça ne suffit pas, un seul médecin à Yaté." 

Il faut qu’on continue à travailler sur le recrutement. En attendant, nous avons proposé des solutions, notamment avec des médecins au Mont-Dore Sud, pour qu’il puisse y avoir une permanence de soins, des visioconsultations.

Sonia Backès, présidente de l'assemblée provinciale Sud

"Deux infirmiers acceptent de rester sur place également, signale-t-elle encore. On va réussir à maintenir un minimum de sécurité sanitaire. Mais avec la nécessité de recruter des médecins. Dès qu’on en trouvera, on les recrutera."