Quai-Branly : une exposition aux sources de l’art aborigène

Peintures aborigènes du clan Birritjama
Le musée du Quai-Branly à Paris propose actuellement l’exposition "Gularri, paysages de l’eau au nord de l’Australie". Vingt-cinq peintures et sculptures peintes par les Yolngu, les habitants de l’ile de Milingimbi, au nord de l’île continent.

Ce sont des peintures sur écorces d’eucalyptus peintes au milieu du 20e siècle, reprenant des motifs réalisés sur des adolescents, lors des cérémonies d’initiation.

Toutes ces peintures ont pour point commun le thème de l’eau. De mer ou d’eau douce, côtière ou de mangrove, de rivière ou de mare. 

L’abeille Birrkuda / Tom Djäwa (1905-1983)

Les peintures sont en fait de véritables cartographies sacrées des paysages qui associent des ancêtres aux lieux, des évènements mythiques, des relations de parentés et des droits fonciers.
 
Pour cette exposition les commissaires du musée du Quai-Branly, Jessica de Largy Healy et Nicolas Garnier ont travaillé en étroite collaboration avec les responsables du centre d’art Milingimbi Art and Culture Aboriginal Corporation.
 
Ruth Nalmakarra et Joe Dhamanydji, tout deux peintres, ont soigneusement choisi les oeuvres exposées, en fonction de leur importance mais aussi de leur représentation des différents clans.

Des peintures collectées par Karel Kupka 

Les peintures ont été collectées par l’artiste et ethnologue Karel Kupka qui, fasciné par les origines de l’art, a effectué trois séjours en terre d’Arehem entre 1956 et 1964.
 
Il y étudie ces peintures auprès des Aborigènes, et rapportera plus de 1 000 pièces d’art en Europe, notamment pour des musées de Bâle et Paris. 

Lors de ces voyages, Karel Kupka recueille également une documentation ethnographique très détaillée auprès des peintres. Aujourd’hui le musée du Quai Branly conserve 113 objets de la collection Milingimbi. 

Karel Kupka et les peintres Dhawarangulli, Lipundja, Djäwa, et Dawidi

 

La restauration des peintures Aborigènes

Avec le temps beaucoup de ces peintures s’étaient fragilisées et les pigments risquaient de se détacher du support en écorce. Le liant, la colle naturelle qui permettait de fixer les pigments de peintures sur les écorces s’était dégradé. 

Stéphanie Elarbi, chargée de restauration au musée du Quai Branly-Jacques Chirac


 
Le musée du Quai-Branly a donc entrepris une vaste opération de restauration de ces peintures afin de les sauver. Des travaux aujourd’hui terminés, qui ont permis à ces peintures de sortir des réserves pour cette exposition.
 

Le reportage d'Outre-Mer la 1ère : 

Retrouvez le reportage sur la restauration de ces oeuvres avec Outre-mer la1ère