Quand les collégiens dépeignent les dangers de l’alcool

Les prix de ce premier concours ont été remis vendredi après-midi.
Dix-huit collèges de la province Sud se sont prêtés au jeu du concours «Les dangers de l’alcool : les jeunes parlent aux jeunes». Ou comment raconter les dérives de l’alcoolisation massive à travers une affiche, tantôt glaçante, tantôt drôle ou décalée.
Parler d’alcool quand on a quatorze ans, c’est loin d’être un jeu d’enfant. Alors ce vendredi,  dans l’hémicycle de la province Sud, les lauréats n’ont pas caché leur joie. Grand vainqueur de ce premier concours d’affiches, le collège de Boulari décroche le premier prix du jury. Les élèves mondoriens ont misé sur des symboles forts: une bouteille carrée en guise de Grande terre, d’où découle une multitude de problèmes.
 
La remise des prix s'est déroulée à la province Sud ce vendredi 20 juillet.
 

Bouteilles carrées

«Dans la bouteille, voyez, c’est du sang qui coule, décrit l’une des jeunes filles, par rapport aux accidents de voiture causés par l’alcool. Et dedans, on a collé des photos de violence, tout ça, par rapport à l’alcool.» Les collégiens de La Colline, à Thio, obtiennent le deuxième prix coup de cœur du jury, avec un dessin avant / après, ainsi légendé: «La vie est un défi. Je veux la réussir sans l’alcool.» Une classe dumbéenne de Jean-Fayard, à Katiramona, se voit décerner le troisième prix, du public. Sur son affiche, un visage vu à travers une bouteille de whisky, encore. 
 
Paroles de filles de Boulari.
 

«Le plus important, c’était la réflexion»

«Je pense qu’ils ont conscience que l’alcool est un fléau», réagit l’adjudant Céline Cuvillier, en charge de la BPJD. La Brigade de prévention de la délinquance juvénile fait partie des partenaires de cette opération provinciale, avec le vice-rectorat et la Direction diocésaine de l’enseignement catholique. «Pour certains, ils le vivent, au jour le jour, poursuit-elle. Ils ont d’abord reçu une sensibilisation et ensuite, ils ont dû travailler sur le projet. Ils se sont impliqués complètement dans le sujet, ils ont dû y réfléchir par eux-mêmes. L’affiche est l’aboutissement de ça, mais le plus important, c’était la réflexion apportée.»

Le reportage de Brigitte Whaap et Cédric Michaut.
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