Peter arrive de Nouvelle-Zélande à bord de son voilier. Dans ses bagages, une petite parabole, pas plus grande qu’un ordinateur portable, pour se connecter à internet où qu’il se trouve. “J’utilise Starlink quand je navigue à bord de mon yacht, explique-t-il. C’est un simple boîtier. Je l’éteins quand je veux. Je le branche à une prise électrique. Je suis connecté aux satellites en orbite autour de la Terre.
Pour moi, cela signifie qu’en cinq minutes, j’ai un accès haut débit à internet partout dans le monde et je peux obtenir toutes les informations sur tout ce que je veux.
Peter, navigateur
Une solution pour les "zones blanches" ?
De plus en plus de bateaux sont équipés, dans les marinas calédoniennes, surtout des touristes. Mais à terre, difficile d’imaginer remplacer sa fibre ou sa 4G. Selon Eric Olivier, de La NumEric éthique, l’enjeu pourrait être de couvrir les zones blanches et ainsi réduire la fracture numérique. “On pourrait, dans un principe plutôt vertueux, imaginer que des zones blanches soient couvertes par un signal internet de type satellitaire et derrière, mettre un espace de pratique numérique qui permettrait à un ensemble d’usagers, et non pas à un usager unique, de bénéficier de cette technologie.”
Je pense, typiquement, à la déclaration des impôts. Dans la période de déclaration fiscale, installer un lieu de connexion et d’accompagnement à la déclaration en ligne, ça aurait du sens.
Eric Olivier, société La NumEric éthique
Reste un problème de taille avant de voir débarquer l’internet par satellite : la loi. Elle garantit le monopole à l’OPT dans un marché restreint. Mais au gouvernement, Christopher Gygès, membre en charge de l’économie numérique, se voit bien casser ce monopole.
On proposera un texte, très prochainement, en séance du gouvernement, qui permettra l’arrivée d’opérateurs satellitaires, que ce soit OneWeb ou Starlink.
Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’économie numérique
"Début d'une ouverture à la concurrence"
“Qu’est-ce que ça implique pour l’OPT ?, enchaîne-t-il. Un peu plus de concurrence. Mais la concurrence est une bonne chose et en plus, ça permettra à l’OPT de montrer que, peut-être, ils ne sont pas si chers que ça mais aussi d’avoir un opérateur qui permet de couvrir des zones que l’OPT n’est pas en capacité de couvrir. C'est le début d'une ouverture à la concurrence."
A lui seul, Starlink revendique un million d’utilisateurs dans le monde, dont dix mille en France métropolitaine. Côté tarif, en France, comptez cinquante euros par mois d’abonnement soit environ six mille francs. A cela, s’ajoute l’achat de la parabole, 450 euros (autour de 53 000 francs).