Quand la quatorzaine s'achève

Alors que des Calédoniens ont commencé à être rapatriés d’Australie et du Japon, les premières personnes placées en quatorzaine peuvent à nouveau circuler en respectant bien les règles du confinement. Deux d’entre elles ont confié leurs premières impressions et leurs conseils.
Patricia n’aurait jamais cru pendre autant de plaisir à arpenter les allées d’un hypermarché, pourtant après quatorze jours de confinement strict, cette première sortie fleure bon la liberté retrouvée. 
« J’ai l’impression que je ne sais même plus quoi choisir » confie-t-elle en souriant, un masque sur le visage. « Mais ça fait une sortie, une petite distraction, c’est bien ». 
 

Un « danger pour les autres »

A leur retour de Métropole, le 20 mars, Patricia Bourgeois et son mari ont été confinés pendant cinq jours dans un hôtel, avant d’être autorisés à poursuivre leur quatorzaine à domicile. 
« On acceptait tout à fait le fait qu’on présentait un danger pour la Calédonie du fait qu’on venait d’une zone hautement infectée, et c’est pour ça qu’on nous a mis dans un hôtel, mais c’est vrai que les premières vingt-quatre heures, on a eu du mal à accepter le truc » explique Patricia Bourgeois. « Mais bon, on s’habitue à tout ». 
 

Reprendre le travail

François Klinghofer  était à bord du même avion et a donc vécu la même expérience. Première sortie : son cabinet de gastro-entérologie afin de préparer sa reprise du travail, lundi.
« Ça fait du bien ! Maintenant, je ne sors que pour le boulot, après, je rentre, je fais comme les autres, je me confine. La seule chose gênante, c’est qu’on ne peut pas sortir quand on veut. Il y a encore une partie de ma famille que je n’ai pas vue. Je n’ai pas vu une fille, je n’ai pas vu mon fils… Voilà, on attend… »  
 

Leurs conseils 

Au final, Patricia et François ont plutôt bien vécu cette situation exceptionnelle. Voici leurs conseils à ceux qui suivront.
« D’avoir des livres et de prendre leur mal en patience, parce que de tout façon, il faut absolument le respecter, c’est indispensable, sinon, ça va faire circuler le virus » insiste François Klinghofer.
« C’est hyper important de faire une activité sportive tous les jours, et puis essayer d’en profiter pour se cultiver, lire des bouquins, essayer d’en sortir quelque chose de positif » renchérit Patricia Bourgeois.   
Ce vendredi soir, 130 rapatriés Calédoniens en provenance de Sydney et 60 en provenance de Tokyo, ont été, comme Patricia et François, placés en quatorzaine dans des hôtels de Nouméa. 
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry.
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