A quand le prochain référendum : avant ou après juillet 2020 ?

De New York à Paris, il a été question du deuxième référendum. A l'ONU, Roch Wamytan a exprimé son inquiétude sur la révision des listes électorales spéciales. Quant à Sonia Backès et Gil Brial, ils ont défendu, à Paris, l’organisation du référendum avant le mois de juillet 2020. 

 
La semaine dernière, la question de la deuxième consultation d'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie a été portée à l'attention des Etats notamment  au siège de l'ONU à New York, et en France, à Paris lors de rencontres "politiques" à Matignon notamment.

 

Avant le mois de juillet 2020

La présidente de la province Sud, Sonia Backes était à Paris pour rencontrer les autorités de l’Etat et les parlementaires. 
 

La présidente de la Province Sud et des Républicains Calédoniens a donc pu affirmer devant Edouard Philippe la volonté portée par l’Avenir en Confiance d’organiser le 2ème référendum le plus rapidement possible afin de sortir la Nouvelle-Calédonie de l’incertitude et de lui redonner des perspectives sur le long terme.

A ses côtés, le deuxième vice-président de la province Sud,  Gil Brial. Ensemble, au nom de l’Avenir en Confiance, ils ont relayé leur demande auprès du Premier ministre Edouard Philippe.
 

 Ainsi, accompagnée de Gil Brial, président du Mouvement Populaire Calédonien, elle a défendu l’organisation du référendum avant le mois de juillet 2020.


Pour rappel, à la mi-juin, les dix huit conseillers de l’Avenir en Confiance au Congrès ont adressé au Haut-Commissaire de la République,
un courrier demandant d’organiser dans " les plus brefs délais" cette deuxième consultation pour l'accession à la souveraineté.  

Communiqué des Républicains Calédoniens du 29 juin 2019 by Françoise Tromeur on Scribd


Après le mois de juillet 2020

Mi juin, les 25 élus indépendantistes du Congrès, l'Uni et l'UC-FLNKS, ont, eux aussi, demandé officiellement, que la deuxième consultation soit organisée au cours de l'année prochaine.
Ils ont signé un courrier adressé à Thierry Lataste Haut-Commissaire de la République. Ils souhaitent que ce scrutin soit planifié après le mois de juillet, soit au cours du second semestre 2020.

Charles Washetine, élu provincial et conseiller au Congrès

Charles Washetine sur le référendum de 2020


Dès fin novembre 2018, au 49e congrès de l'Union Calédonienne à Canala, ( 30 novembre, 1 et 2 décembre 2018) près de 600 militants avaient acté ces motions de politique générale dont celle-ci :
 

"UC demande à ses représentants dans les institutions d'engager toutes les démarches institutionnelles, en accord avec la Loi organique du 19 mars 1999, afin que dans les meilleurs délais , soit tenue la seconde consultation référendaire

 

Canala : 49e congrès de l'Union Calédonienne by Françoise Tromeur on Scribd


Un deuxième référendum "avant  ou après juillet 2020" fera nécessairement l’objet d’une médiation de l’Etat, peut-être au cours du prochain Comité des signataires, prévu dans quelques semaines.
Avec une certitude, les forces politiques en présence  partagent une même espérance : "convaincre les milliers d’abstentionnistes du 4 novembre dernier de se positionner massivement sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie."
 

Une première réponse de l'Etat

Le 19 juin dernier, Thierry Lataste, le Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie était l’invité de la matinale animée par Charlotte Mestre.
Il déclarait alors que la quasi-totalité des élus du congrès avait demandé la tenue du deuxième référendum.
Désormais, selon la loi organique, l’Etat a donc 18 mois pour organiser ce scrutin. Selon le Haut-Commissaire, il serait difficile de le mettre en place en décembre 2019. Il serait même matériellement compliqué de l'organiser au cours du premier semestre 2020 aux vues des élections municipales.

Extrait de l'invité des matinales NCla1ere radio de 7h ce 19 juin

Les explications de Thierry Lataste

Le Haut-Commissaire, Thierry Lataste : invité de la matinale du 19 juin 2019
 

Les listes électorales spéciales abordées à l'ONU

Roch Wamytan, président du Congrès de Nouvelle-Calédonie s’est exprimé ce jeudi 27 juin, à New-York, à l’occasion de la session du Comité spécial de décolonisation onusien. 

La date de la deuxième consultation

"La seconde consultation doit donc avoir lieu au plus tard en novembre 2020. A ce jour, deux groupes politiques du congrès, mon groupe politique, le groupe UC-FLNKS et Nationalistes, et le groupe politique non-indépendantiste, Avenir en confiance, ont formulé officiellement à l’Etat français la demande d’organisation de la deuxième consultation."


Un 19e Comité des signataires dans quelques semaines
Elu ce 24 mai, au perchoir, Roch Wamytan a livré à New York , son "inquiétude" sur la révision des listes électorales spéciales. Il a formulé le souhait que ce dossier soit abordé au prochain Comité des signataires.
 

« Madame la présidente, je te tiens toutefois à vous exprimer ici, mon inquiétude face aux difficultés qu’il reste encore autour des listes électorales spéciales, notamment celles pour la consultation à venir, mais également celle pour les élections provinciales ».

(...)

Il est primordial que le peuple kanak et plus largement le peuple calédonien puisse exercer son droit à l’autodétermination lors d’un second acte d’autodétermination qui soit sincère, juste et transparent 

En tant que président du congrès je souhaite d’ailleurs proposer à l’Etat français que la question des difficultés qui subsistent sur les listes électorales puisse être discutée lors du prochain comité des signataires de l’Accord de Nouméa prévu dans quelques semaines,
(...)  

je tiens à souligner ici, Madame la présidente, que pour les indépendantistes, il ne sera pas possible de discuter de l’ouverture du corps électoral pour les prochaines consultations, comme pour les élections provinciales.

Nous considérons que les corps électoraux spéciaux doivent rester tels qu’ils ont été définis par les accords passés et tant que le processus de décolonisation n’ait pas abouti.
(...)

Il n’y a toujours aucun moyen de mesurer l’immigration dans notre pays et beaucoup de personnes continuent chaque année à venir s’installer puis réclamer le droit de vote et la citoyenneté calédonienne argumentant qu’elles en ont le droit du fait qu’elles sont soumises à l’impôt.

Or le droit à l’autodétermination en tant que peuple colonisé par la France depuis 1853 ne peut s’acheter par quiconque du fait du paiement d’un impôt dans notre pays.

ONU - Déclaration de Roch Wamytan, 27 juin 2019 by Françoise Tromeur on Scribd

 
Comité spécial de la décolonisation
Le Comité spécial de la décolonisation, formellement intitulé « Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux », est un comité de l’ONU, souvent appelé « C 24 » en référence aux 24 membres qui constituaient le comité à l’origine.

Ce comité a été créé en 1961 à la suite de la déclaration de 1960 sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux. Il comporte 29 membres et suit une liste de 19 territoires classés non autonomes parmi lesquels la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française. La liste des territoires non autonomes selon l’ONU est une liste de territoires que l’Organisation des Nations unies considère comme non-décolonisés, c’est-à-dire « dont les populations ne s’administrent pas encore complètement elles-mêmes ».

Cette liste a été élaborée début 1946 conformément au Chapitre XI de la Charte des Nations unies et est mise à jour par l’Assemblée générale suivant les recommandations du Comité spécial de décolonisation.