Quatre à six pédophiles ont bien été recensés, au sein de l’Eglise catholique, en Nouvelle-Calédonie. L’un d’eux a été condamné, emprisonné et il est décédé depuis. Ces chiffres ont été communiqués, mercredi, par Monseigneur Calvet. L’archevêque de Nouvelle-Calédonie témoigne des cas qui lui ont été signalés, en 42 ans d’expérience au sein de l’archidiocèse de Nouméa.
La justice saisie
Des chiffres bien dérisoires, au regard du rapport métropolitain Sauvé, qui a été établi par la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (CIASE). En 70 ans, il est question, en France, de 330 000 victimes et de 3 000 prédateurs sexuels, en grande majorité au sein de l’Eglise catholique. "Les cas de ce genre, qui sont de l’ordre du délit et du crime, sont référés au procureur de la République", confirme Monseigneur Calvet.
Selon l’archevêque, mettre les prêtres sur un piédestal, et non pas les considérer comme des semblables peut se révéler nuisible. "Partout où il y a un pouvoir qui s’exerce, il y a une possibilité de dérive de ce pouvoir. Et donc, d’une certaine manière, un pouvoir qui est considéré comme un peu sacré comme celui du prêtre, au moins dans certaines parties de la population, c’est un risque supplémentaire", explique-t-il.
Une cellule d’écoute
En cas de témoignage vraisemblable, les courriers de dénonciation étant très nombreux, l’enquête doit être menée par des spécialistes de la pédophilie. "Dans ce cas-là, ce n’est pas non plus l’Eglise qui est compétente, ce sont les psychiatres. Et maintenant, dans les séminaires, dans la formation des prêtres, des candidats à la vie religieuse, eh bien il y a des évaluations psychologiques. Au moins, un certain nombre de choses sont dépistées", poursuit Michel Calvet.
L’enseignement catholique dispose d’une cellule d’écoute et le cas échéant d’une possibilité de signalement. Mais une question se pose. Dans une petite collectivité comme la Nouvelle-Calédonie, où l’anonymat est quasi impossible, dénoncer un crime sexuel est-il facile, sans peur des conséquences désastreuses pour la victime?
La commission de recours de l’église peut être contactée à plusieurs numéros :
- A Nouméa, au 79 26 16
- A Rivière-Salée, au 92 02 66
- A Païta, au 90 06 32
- Au Mont Mou, au 35 32 26
- A Bourail, au 91 39 84
- A Koné, au 79 29 12
Retrouvez ci-dessous, le reportage de Karine Arroyo et Gaël Detcheverry :