Qui est concerné par le surendettement?

Le nombre de dossiers de surendettement pour 10 000 habitants en 2015.
En Nouvelle-Calédonie, la proportion d’habitants endettés s’avère moindre qu’en Métropole et dans le reste des Outre-mer. La note de l’IEOM à ce sujet montre aussi une spécificité : le nombre important de personnes seules touchées par le phénomène.
«5 questions pour comprendre le surendettement calédonien», c’est le nom d’une note expresse que vient d’émettre l’Institut d’émission d’outre-mer. En voici les enseignements, résumés par le directeur adjoint Rémi Fritsch, puis approfondis à partir des données de l’IEOM.


80 dossiers par an

Depuis la mise en place du dispositif en 2007, la Nouvelle-Calédonie est concernée chaque année, en moyenne, par 80 nouveaux dossiers de surendettement. «Avec moins de quatre dossiers pour 10 000 habitants, le surendettement calédonien reste nettement en deçà du niveau observé en Métropole (plus de 40 dossiers)», compare l’IEOM. C’est également moins que dans les Dom (quinze) et qu’en Polynésie française (cinq).  
 

Eléments d’explication

Comment expliquer ce «niveau très modéré» ? L’Institut évoque «le comportement responsable des établissements de crédit» face aux candidats à l’emprunt, «le bon comportement des débiteurs» mais aussi «certaines spécificités socioculturelles comme la réticence à déclarer ses difficultés». Il faut sans doute éprendre également en compte «la méconnaissance du dispositif, relativement récent», «la complexité perçue du dossier à compléter» ou encore «la forte solidarité familiale» sur le Caillou.

 

Un tiers lié à un licenciement

Dans 79 % des cas en Calédonie, le surendettement est passif : la personne se retrouve dans cette situation après un accident de la vie et une diminution non anticipée de ses ressources. Un licenciement (32 % des dossiers), une séparation (14 %), une maladie (11 %), la retraite (3 %), les prestations sociales qui baissent ou qui cessent (1 %), le décès du conjoint (1 %)...
Le surendettement actif concerne 21 % des dossiers calédoniens : la personne a souscrit trop de crédits par rapport à sa capacité de remboursement ou elle les a mal gérés. «Cette proportion est supérieure à celle observée en Polynésie française qui s’établit, elle, à 13 %», remarque l’IEOM. 
 

Neuf sur dix dans le Sud

«Le surendettement calédonien, décrit-il encore, est caractérisé par la prédominance de personnes vivant seules (séparés, divorcés, célibataires ou veufs), même si leur proportion en Nouvelle-Calédonie (60 %) est inférieure à celle observée en Métropole, ou encore dans les DOM, où elle s’établit à plus de 65 %.» La tranche des 45-54 ans est la plus représentée. 91 % des surendettés habitent en province Sud. 8%, dans le Nord. 1 %, dans les Loyauté. 


De petits moyens

Le revenu moyen des surendettés s’établit à 179 000 F par mois. Près de la moitié des personnes qui ont déposé un dossier déclarent percevoir un revenu mensuel inférieur au SMG, qui s montait fin 2016 à 152 912 F.
 

Une dette de 960 000 F

«En 2016, l’endettement total déclaré par les déposants d’un dossier de surendettement en Nouvelle-Calédonie s’établit à environ 600 millions de F CFP», précise cette note. «La dette moyenne du surendetté calédonien s’élève à environ 960 000 F CFP, soit cinq fois son revenu mensuel moyen. 57 % de la dette correspond à des prêts immobiliers et 14 % à des prêts à la consommation, le reste se répartit entre des dettes professionnelles, des dettes fiscales, des condamnations pénales et autres.»

(Source et graphiques : IEOM)