Le ralentissement de la croissance s’installe

Le produit intérieur brut du Caillou a progressé de 0,6%, l’an dernier. Une baisse de la croissance qui semble s’établir dans la durée, selon l’organisme des Comptes économiques rapides de l’Outre-mer.
Pas de crise aiguë mais une croissance au ralenti, sans perspective d’embellie pour cette année. C’est la température donnée mercredi par le Cerom, qui réunit les observatoires de notre économie que sont l’Institut des études économiques et de la statistique (Isee), l’Institut des émissions d’Outre-mer (IEOM) et l’Agence française de développement (AFD).
Après une hausse de 1,1 % de notre croissance en 2017, le dernier exercice s’est soldé par le faible taux de 0,6 % seulement, en 2018.
Ce PIB est néanmoins historique puisqu’il passe pour la première fois la barre des 1 000 milliards de francs CFP.

Un contexte institutionnel incertain

Depuis 2010, la croissance ne cesse de chuter, adoptant même un rythme très faible. Mais rien d’inquiétant, selon Yann Caron, le directeur de l’IEOM, pour qui nous sommes « arrivés aujourd’hui à un niveau d’une certaine maturité d’équipements publics, d’équipement des ménages et des entreprises ». Un ralentissement de la croissance que le représentant de l’IEOM voit comme « un petit peu d’ajustement après les très gros investissements réalisés par les entreprises », ces dernières années.
En cause également : la volatilité des cours du nickel, sans compter le contexte politique, avec le référendum d'autodétermination de novembre 2018, qui a freiné une économie déjà peu dynamique. Parallèlement, les fermetures d’entreprises et les pertes d’emplois n’ont pas favorisé la consommation des ménages.

Même tendance en 2019

Mais la hausse des investissements et les conditions monétaires favorables permettent d’envisager l’avenir sans appréhension excessives.

« Les trésoreries se tendent un peu dans la phase actuelle, où les carnets de commande sont un peu moins garnis. On a également un bon tissu bancaire, qui continue à accompagner les entreprises, un niveau d’inflation qui est très faible et des fondamentaux qui restent sains ».
Yann Caron, directeur de l'IEOM

Ni récession, ni reprise flamboyante en vue, l’économie calédonienne semble devoir se contenter de ce régime à faible allure. Ce qui n’est pas de nature à rassurer les investisseurs.

Les comptes économiques rapides de la Nouvelle-Calédonie en 2018

Cerom Comptes Rapides 2018 by Françoise Tromeur on Scribd


Le reportage de Bernard Lassauce et Patrick Nicar
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