Un double projet modifié
Il est parti fin juillet en métropole pour un double projet universitaire et sportif. Rayann Lacheny a rejoint le CREPS de Poitiers pour valider un "DEJEPS cyclisme traditionnel", un diplôme d'Etat qui pourrait lui permettre de devenir conseiller technique régional en Nouvelle-Calédonie. Paralèllement, il devait intégrer le pôle espoir ultramarin de cyclisme sur piste de Hyères, comme son compère Hugo Pommelet. Mais la donne a changé.
Le jury du centre de ressources, d'expertise, et de performance sportive s'est inquiété des allers-retours qu'il aurait du répéter entre la Vienne et le Var : 858 kilomètres de distance. Difficile de garantir la réussite de sa formation. Il fallait trouver un point de chute plus adéquat : l'opportunité d'une structure à Angoulême, à 1h30 de route, s'est présentée.
" On aurait préféré qu'il reste au pôle espoir de Hyères dans la mesure où c'est une structure fédérale. Elle avait d'ailleurs anticipé les déplacements que Rayann devait faire. Mais quand le CREPS a émis des doutes, sa position était légitime. Et je crois que l'un des enseignants de son DEJEPS est aussi éducateur de son possible futur club. C'est une bonne équipe "
Direction Océane Top16, en Nationale 1
Rayann Lacheny devrait finalement poursuivre sa carrière au sein de l'Océane Top16. Créée en 2003, l'équipe a démarré en division nationale espoir avant de monter progressivement en Nationale 1, cinq ans plus tard. Elle fait partie aujourd'hui des 10 meilleures formations amateurs en misant majopritairement sur des potentiels du département de la Charente. Une structure bien organisée, qui a d'ailleurs signé une convention de partenariat avec le club professionnel de "la pomme Marseille". Certains coureurs métropolitains vus sur le Tour de Calédonie, comme Ludovic Nadon, en font partie. Elle offre des garanties.
" Je vais sur Angoulême jeudi, et je pense signer pour eux normalement. J'intègre ce club dans le but de mener à bien mon double projet, en ayant la possibilité de courir à côté des études. Une saison en N1 se passe surtout sur les manches de Coupe de France. Il faudra que je passe en 2e catégorie, pour pouvoir faire des courses en 1ère, 2ème, et 3ème catégorie "
Un nouveau calédonien en N1
C'est le choix du pragmatisme et de la raison. Le Calédonien a toujours montré plus de potentiel sur route, et sa préférence a toujours été claire, même s'il a montré sa polyvalence en VTT et sur piste sur le territoire.
" J'ai toujours préféré la route à la piste. Les sensations sont différentes. Je prends plus de plaisir en extérieur que sur un vélodrome. Mais j'aime bien les sensations de vitesse de la piste ". Depuis qu'il est en métropole, Rayann a participé à quelques courses dans la région de Poitiers. " Les résultats n'étaient pas superbes, confie-t-il. Un beau challenge se présente à lui, et s'il intègre bien Océane Top16, il intégrerait un petit comité* de coureurs du Caillou ayant accédé à la Nationale 1. Parmi eux, Florian Barket (UC Nantes Atlantique), Jerry Bousquet et Mike Michel-Villaz (Vendée U), ou encore Jérôme Bonnace qui est resté le plus longtemps à ce stade (Montauban, La Creuse, Châteauroux).
" Dans le cyclisme, on trouve l'élite avec le World Tour, puis le niveau Continental, et ensuite les Nationales 1, 2 et 3. La Nationale 1, c'est un statut amateur, mais il est possible de vivre du vélo. Cela s'apparente au semi-professionnalisme. Dans l'ouest de la France, il y a de bonnes courses à faire, comme par exemple le tour de Bretagne. Rayann peut aussi participer à des courses professionnelles, sur invitation. Au départ, il devrait cependant privilégier les courses régionales amateur élite, et celles de 1ère, 2ème, et 3ème catégorie "
" La DN1 ? chaud, le niveau ! J'avais la chance d'être dans une super équipe qui s'occupait bien de nous, Vendée U. Le niveau de compétition était super élevé. Je me souviens d'avoir couru le Tour Nivernais Morvan, des coupes de France. Mais je ne faisais pas toute les courses. On avait un programme adapté à notre niveau. En DN1, il faut vraiment s'imposer de soi-même, avoir une autonomie, un gros mental"
Julien Tejada a lui aussi connu une saison néo-professionnelle avec BigMat Aubervilliers. Pour lui, "Rayann a l'âge, la gnac, et un mental énorme qui lui permet d'emmener son physique là où il veut. Quand t'es un petit calédonien, tu dois envoyer. Et lui peut le faire avec son tempérament de guerrier".
* Robert Sassone et Jean-Michel Tessier ont tous les deux connus le niveau supérieur à la DN1, le niveau professionnel.