Steeve Teriitehau, secrétaire général de la Fédé, rapporte que le syndicat des fonctionnaires, agents et ouvriers de la fonction publique et parapublique avait une "forte attente" vis-à-vis du discours. "On ressent à la Fédé une sorte de déception. Ce discours ne contenait pas des éléments qui répondaient à nos attentes, notamment la prolongation de la prise en charge du dispositif du chômage partiel. Hormis l'assistance de l'État quand on en aura besoin, on n'a rien entendu sur la compensation des recettes fiscales", pas "de mesures fortes et pérennes" qui permettraient à la Nouvelle-Calédonie de "se renouveler sereinement". Il y a "une aide coup par coup mais sans pérennité" de celle-ci.
"Des émeutes de la faim"
Mais "le dossier le plus urgent c'est l'absence d'informations sur la prise en charge de la prolongation du dispositif chômage partiel", explique le secrétaire général. Cela sera le sujet principal de l'entrevue avec un membre du cabinet de François-Noël Buffet. La Fédé va "relayer cette demande" et "rappeler la responsabilité morale et civile (du ministre NDLR) sur le sujet de la Nouvelle-Calédonie" ainsi que "les nouveaux risques d'une crise sociale nouvelle si rien n'est fait". "Aujourd'hui, on parle de 20 000 salariés au chômage partiel qui demain risquent de se retrouver sans pouvoir d'achat, sans revenus. Il y a des émeutes de la faim qui se profilent", alerte Steeve Teriitehau.
Le syndicat critique le plan S2R qui "prévoit des réductions drastiques sur le pouvoir d'achat des agents publics". "Cela va tendre à une paupérisation de la population. Avec tous ces phénomènes réunis, on a bien peur que la crise politique que l'on a connu avec les émeutes du mois de mai se reproduise sous l'aspect d'une crise sociale dans les jours qui viennent".
La colère des syndicats
Jean-Pierre Kabar, président de la Cogetra, s'est également exprimé sur la prise de parole de François-Noël Buffet. "On est content d'entendre que l'État prend en compte la réalité du moment et les difficultés que l'on rencontre dans tous les domaines." Le président du syndicat regrette "une annonce claire sur la continuité du dispositif du chômage partiel" même si celui-ci aurait pu être aménagé "pour être un peu plus strict sur les critères d'attribution".
Quant au dîner entre le ministre des Outre-mer avec les représentants du monde économique à 19 h 30, le président de la Cogetra regrette le fait de recevoir "le monde économique au sens patronal" sans "les syndicats de salariés qui ont aussi leurs choses à dire dans tous ces domaines-là". Pourtant, la Fédération des fonctionnaires, l’USOENC, la COGETRA et l’USTKE avaient formulé une demande d’audience en amont de la visite. Le ministre n'y avait pas répondu. C'est seulement à la suite de la colère des syndicats que la réunion avec un membre du cabinet a été organisée à 18 heures.
"En tant que syndicats de salariés, nous sommes des partenaires sociaux à part entière. Quand on veut discuter des problèmes du monde économique, on se doit aussi d'entendre les syndicats de salariés ce qui n'est pas le cas aujourd'hui dans le cadre de cette visite", déplore Jean-Pierre Kabar.
Suivez la visite ministérielle via notre live minute par minute.