Des recherches sur les plantes halophytes pour une nouvelle filière agricole

Connaissez-vous les halophytes ? C'est le nom donné notamment aux légumes de mers. Plusieurs variétés et espèces sont répertoriées en Nouvelle-Calédonie. A Boulari, sur la commune de Mont-Dore, des scientifiques se sont penchés sur sa culture. L’objectif est de créer une filière calédonienne. 
« J’arrose les plantes avec un mélange d’eau douce et d’eau salée. Moitié, moitié ».  
C’est devenu un rituel pour Anaëlle, élève au collège de Saint-Joseph de Cluny. La jeune adolescente s’applique dans cette tâche, qui lui confiée tous les matins. Dans cette serre de 80m3, prêtée par la Mairie du Mont-Dore, est dressée sur les tables une variété de plantes halophytes. 
 

Tolérantes au sel

Depuis trois ans, Luc Della Patrona, chercheur à l’Ifremer, étudie sous toutes les coutures, ces plantes du bord de mer.
« Les plantes halophytes, ce sont les plantes qui sont tolérantes au sel, elles poussent avec de l’eau salée ou de l’eau saumâtre. Donc, nous, ici, on fait des expérimentations pour développer cette activité dans les prochaines années ».  
La salicorne
 

Une source d’alimentation

Dans cette serre, huit espèces d’halophytes sont cultivées. Des plantes qui ont un intérêt particulier pour le chercheur, puisqu’elles peuvent être utilisées dans l’alimentation humaine et animale. 
Luc Della Patrona 

Halophytes. légumes de mer itw Della Patrona


La salicorne, par exemple, est très prisée dans la gastronomie européenne.
« Elle est très connue en Italie et en Grèce et elle est très recherchée par les plus grands chefs » rappelle Luc Della Patrona. « Lorsqu’on la fait cuire, vous avez un aliment qui croque sous la dent. Par rapport à un haricot vert qui devient tout mou, c’est très intéressant ».
 

Cultiver à plus grande échelle

Ce travail, qui a débuté, il y a trois ans a pour objectif de mieux connaître ces variétés d’halophytes mais aussi, à travers différentes expérimentations, de donner l’envie aux Calédoniens d’en cultiver. Dans ses recherches, Luc Della Patrona est soutenu par des doctorants.
« Traditionnellement, on sait qu’elles sont bien connues et bien utilisées » reconnaît l’une d’entre eux, Cassandre Certain. « Nous, on veut apporter les connaissances scientifiques pour pouvoir les cultiver à plus grande échelle pour pouvoir vraiment en faire un légume ». 
Ces travaux d’expérimentations vont durer encore trois ans. Ces éléments donneront l’envie, peut-être, à plus d’un de créer une véritable filière en Nouvelle-Calédonie.