Reconstruction de la Nouvelle-Calédonie : les syndicats mis à contribution

Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie.
La "Commission des forces vives" se réunit ce lundi, à la demande du Congrès. Cette nouvelle entité aura pour rôle de participer à l’élaboration du plan de reconstruction et d’accompagnement de la Nouvelle-Calédonie par l’Etat. On y retrouve les chambres consulaires, le patronat, mais aussi les syndicats salariés. Comment les organisations syndicales appréhendent-elles cette mission ?

Ils ont été assez discrets depuis le début de la crise, née des violences du mois de mai. Les syndicats de travailleurs, privés comme publics, espèrent désormais prendre une place plus importante dans le paysage économique calédonien. Et cela se manifeste concrètement, ce 16 septembre, avec la toute première réunion de la "Commission forces vives". Un moment très attendu par l’Usoenc, alors que près de 20 000 Calédoniens sont concernés par le chômage partiel.

"On est plutôt confiants et rassurés parce qu’il y a quelque chose qui se met en œuvre", confie Francisco Sione, son premier secrétaire général. Dans un premier temps, il s’agit de "prendre la température mais aussi de surveiller derrière le maintien des emplois, les aides pour les salariés qui ont perdu leur emploi, ainsi que les programmes de formation et de reconversion pour les salariés concernés ou encore le renforcement de la protection sociale."

On ne peut plus se contenter de dire : "ils n’ont pas de travail, c’est parce qu’ils ne veulent pas travailler".

Thierry Leberre, vice-président de l'USTKE

 

Un nouveau regard sur le monde du travail

Cette nouvelle commission va permettre de parler reconstruction et relance avec les syndicats patronaux et les chambres consulaires. Mais pour l’USTKE, ce sera surtout l’occasion de rappeler que cette reconstruction doit se faire sur de nouvelles bases, rappelle Thierry Leberre, le premier vice-président de l’organisation syndicale.

"Il faudra peut-être revoir des systèmes d’organisation qui correspondent plus au mode de vie océanien. On ne peut plus se contenter de dire : ‘ils n’ont pas de travail, c’est parce qu’ils ne veulent pas travailler’. C’est du raisonnement au premier degré. Il faut aller plus loin. L’insertion des jeunes par le travail, c’est très important. C’est leur donner des perspectives, des projets"

Cette commission assistera le comité interinstitutionnel pour la mise en œuvre du plan de reconstruction et d’accompagnement de la Nouvelle-Calédonie, les négociations avec l’Etat et la supervision de son exécution.