Référendum : Calédonie ensemble défend sa vision du Non

Calédonie Ensemble a réuni ce dimanche une centaine d'agriculteurs et sympathisants à Moindou autour d'un barbecue chez l'éleveur Ghislain Santacroce. Les leaders du mouvement ont expliqué les raisons du Non et la différence avec le rassemblement des Loyalistes.
Avec un grand drapeau tricolore qui flotte au vent, impossible de manquer le rendez-vous donné ce dimanche sur sa propriété par Ghislain Santacroce. Un meeting barbecue façon broussard pour faire campagne en faveur du Non avec les ténors du parti.
 

« Un retour de trente ans en arrière »

Face à une centaine de calédoniens, sympathisants ou non, agriculteurs ou pas, l’accent a d’abord été mis sur le climat politique actuel.
« On est dans une situation où, non seulement on n’est plus d’accord sur rien, au point qu’avant même d’avoir été organisé, le référendum du 4 octobre sera contesté, et on est dans une situation où on se provoque mutuellement, les uns les autres en permanence, en se menaçant mutuellement de retourner sur le terrain » déplore Philippe Michel, le secrétaire général de Calédonie ensemble. « C’est un retour de trente ans en arrière ». 
Puis on a évoqué la singularité de ce Non à l’indépendance :
« Aujourd’hui je suis fière d’être dans notre équipe, je suis fière de porter notre Non, parce que notre Non, c’est un Non de respect »explique Annie Qaézé, élue Calédonie ensemble.
 

Un avenir en paix

Enfin ont été rappelées les conditions, selon Calédonie ensemble, d’un avenir en paix.
« Mettons nous autour d’une table pour construire un projet d’avenir partagé entre indépendantistes et non-indépendantistes. Qu’est-ce que vous apportez autour de la table, qu’est-ce qu’on apporte autour de la table ? Et comment on arrive à construire ensemble un consensus entre tous les Calédoniens, et que ce consensus sur un avenir partagé pour le pays soit soumis demain à un référendum ? Mais ce référendum, on appellera tous à voter Oui, indépendantistes et non-indépendantistes » a martelé Philippe Gomès, le député de la deuxième circonscription. 
Un slogan de Calédonie ensemble durant une des campagnes référendaires.
 

« Un discours apaisant »

A défaut, chacun a pu mesurer l’importance du scrutin à venir. 
« Ici, dans ce pays, c’est l’arc-en-ciel, et beaucoup vont perdre beaucoup de choses dans ce pays si on passe à l’indépendance » confie Louis.
Pour Chantal, « espérons que les gens vont voter comme nous, qu’il y en a qui vont pas faire autrement. Parce que là, ce sera fini pour la Calédonie ». 
D’autres, plutôt partisans du Oui, étaient venu simplement pour écouter.
«  Si je suis venu ici, en milieu non-indépendantiste, c’est pour les écouter » explique Jean-Michel Hovereux, ancien conseiller municipal à Moindou. « C’est un discours qui est apaisant, c’est un discours avec lequel on peut construire le pays ». 
Ainsi va la campagne en brousse. Où sont atténuées les tensions politiques qui préludent à ce deuxième référendum.
Le reportage de Bernard Lassauce et Carawiane Carawiane 
©nouvellecaledonie