C’est en début de soirée que l’on a appris qu’un entretien allait avoir lieu. Mais sous conditions : le retrait des camions du boulevard Vauban, devant le Congrès. Ce qui a été fait. Une réunion a donc été programmée à 21h30.
Mais il y a eu du retard, car Milakulo Tukumuli, qui porte ce texte, présentait justement cette réforme à Sarraméa. Il est arrivé à 23h40 au Congrès. Les discussions ont commencé à 23h50. Y ont participé trois membres de l’Éveil océanien : Milakulo Tukumuli, Vaimu'a Muliava, membre de l'Eveil océanien du gouvernement Mapou et Veylma Falaeo. Sans oublier Roch Wamytan, président du Congrès.
Au nom du collectif Agissons solidaires, six personnes étaient présentes : Jean-Christophe Niautou (président de la Chambre de l'agriculture et de la pêche), Mimsy Daly (présidente du Medef), David Guyenne (président de la CCI), Elizabeth Rivière (présidente de la CMA), Jean-Jacques Veronesi (U2P) et Thierry Neuville (CPME). La réunion s'est déroulée sans le Syndicat des rouleurs et du BTP, alors que de nombreux conducteurs étaient mobilisés sur les ronds-points.
Écoutez Jean-Christophe Niautou, président de la Chambre de l'agriculture et de la pêche au micro de Stéphanie Chenais :
4h45 de discussions
Et après 4h45 de discussions, peu avant 5h du matin donc, ils sont sortis, selon le collectif, avec un protocole d’accord. Et bonne nouvelle : les blocages sont levés. Les membres du collectif font depuis ce matin le tour des ronds-points pour expliquer la teneur de cet accord.
En revanche, impossible d’avoir un calendrier de travail précis pour l’instant. Les deux parties n’ont pas souhaité donner plus de détails de manière officielle.
Écoutez Jean-Christophe Niautou, président de la Chambre de l'agriculture et de la pêche au micro de Stéphanie Chenais :
Les Loyalistes et AEC satisfaits mais "vigilants"
Dans un communiqué conjoint reçu ce vendredi matin, les groupes Loyalistes et Avenir en confiance évoquent "un accord de fin de conflit à saluer dont l’application fera l’objet de [leur] plus grande vigilance". Ils écrivent que la "mobilisation a permis de faire reculer l’Eveil océanien, car le texte sera retravaillé, modifié et amélioré au sein d’une commission spéciale dédiée et ne sera pas présenté en séance publique du Congrès. Ce qui constitue une satisfaction." Mais ajoutent : "nous serons extrêmement vigilants sur la composition de cette instance et sur la teneur des travaux (…) Par ailleurs, dans les prochains jours nous déposerons sur le bureau du congrès des textes, notamment relatifs à la baisse des dépenses de santé, vu que le gouvernement indépendantiste à fait le choix d’abandonner cette problématique, estiment les groupes loyalistes, en attaquant : "Ce conflit aura eu le mérite de montrer la faillite totale du gouvernement Mapou, incapable de se saisir des sujets de sa compétence."
Calédonie ensemble conteste le fond et la forme
Calédonie ensemble aussi revient sur le protocole d’accord signé par le président du Congrès, l’Eveil océanien et le collectif Agissons solidaires. "Nous saluons l’engagement des entrepreneurs et des salariés qui ont permis de faire obstacle, pour l’instant, à cette réforme inique. Pour autant, nous contestons les dispositions de ce protocole qui", pour CE, "sont nulles et non-avenues. Ce n’est pas un parti politique représentant 3 élus sur 54 et un collectif – même s’il est animé des meilleures intentions - qui peuvent décider que le texte déposé sur le bureau du Congrès, portant augmentation des cotisations au Ruamm, doit être maintenu", poursuit le parti qui parle de "république bananière" et de "gouvernement aux abonnés absents".
La Fédé se réjouit et acte
La Fédération des fonctionnaires se réjouit de ce "retour à la normale". Elle "acte que l'Interpatronale accepte enfin de participer de façon constructive aux commissions de travail, comme proposées depuis plusieurs mois par les porteurs du projet et les syndicats de salariés". Pour elle, "il paraît nécessaire, à la vue des derniers événements, que certains points du projet soient expliqués de nouveau ou éventuellement amendés. La Fédé demande néanmoins que le texte soit maintenu pour un vote au Congrès pour la partie concernant l'assiette de cotisation à un taux unique pour les salariés afin d'apporter des recettes supplémentaires au Ruamm et de restituer du pouvoir d'achat à une partie de la population de salariés". Mais "se satisfait également d'une volonté partagée de faire un point sur les dispositions d'exonération". Par ailleurs, "la Fédé rappelle que les chambres consulaires sont des établissements publics et qu'à ce titre, elles ne devront être qu'en appui technique des discussions".