Réfugiés de Manus : la PNG appelle l'Australie à l'aide

Rimbink Pato et Julie Bishop, les ministres papou et australien des Affaires étrangères, à Canberra.
Les ministres australien et papou des Affaires étrangères se sont rencontrés hier, à Canberra, pour discuter de la fermeture prochaine du centre de rétention de l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Port-Moresby demande, une nouvelle fois, l'aide de l'Australie pour réinstaller les réfugiés.
Depuis des mois, des dizaines de réfugiés vivent dans l'attente et l'incertitude : où vont-ils aller une fois que le centre de rétention de Manus sera fermé ? Envoyés par l'Australie sur cette île papoue alors qu'ils étaient demandeurs d'asile, ils doivent aujourd'hui choisir entre retourner dans leur pays d'origine et refaire leur vie en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il n'y a pas de troisième option, affirme le ministre australien de l'Immigration, Peter Dutton.
 
Mais à ce jour, seuls 24 réfugiés ont décidé de s'installer en Papouasie-Nouvelle-Guinée, indique Rimbink Pato, le ministre papou des Affaires étrangères. Or, plus de 560 personnes du centre de Manus ont obtenu le statut de réfugié et elles restent en détention, pour le moment. La semaine dernière, aux Nations unies, Rimbink Pato a lancé un appel à l'aide internationale :
 
« Ces 560 personnes ne veulent pas s'installer en Papouasie-Nouvelle-Guinée et c'est pour ça que j'ai demandé aux pays membres de l'Onu de nous aider à accueillir ces réfugiés qui ne veulent pas rester chez nous. On espère que le monde sera en mesure de nous aider. Et bien sûr, on aura besoin aussi de l'aide de l'Australie. »
 
Rimbink Pato a réitéré sa demande, ce 4 octobre, lors de sa rencontre avec Julie Bishop, la ministre australienne des Affaires étrangères.
 
Les personnes détenues dans le centre de Manus refusent de s'installer en Papouasie-Nouvelle-Guinée par crainte d'être agressées. Le Guardian rapporte que quelques uns des réfugiés qui sont partis vivre dans des villes comme Lae ont été attaqués et victimes de vols. Plusieurs ont préféré retourner dans le centre de Manus, où ils se sentent plus en sécurité.
 
D'après le journal, les employés du centre se préparent à séparer les réfugiés des demandeurs d'asile et à renvoyer de force les personnes qui n'ont pas obtenu le statut de réfugié.