Rentrée sans cantine dans le Grand Nouméa sauf au Mont-Dore

Préparation de sandwich dans une école?
Les deux semaines de vacances n'auront pas changé grand'chose pour les familles dont les enfants sont scolarisés dans les écoles publiques de Nouméa, Dumbéa et Païta. Par manque de réponses et de garanties, le service de cantine n'est toujours pas assuré dans ces villes, aujourd'hui et demain.
Les dix-sept cantines publiques du Mont-Dore n’ont pas été touchées par les intoxications. Elles ont toutefois dû se plier à la suspension du service du 4 au 12 octobre. Mais à la rentrée, la ville reprend la livraison des déjeuners par Newrest.
 

2300 repas mondoriens par jour

«Il y a 2300 repas qui sont servis quotidiennement, précise Olivier Larhantec, directeur de la caisse des écoles. Nous avons retravaillé avec la société Newrest sur les protocoles de livraison, sur l’organisation du service… Mais on fait comme on a toujours fait jusqu’à présent.»
 
Information sur la cantine suspendue à Nouméa.
 

Principe de précaution

Par contre, Nouméa, Dumbéa et Païta, qui ont subi plusieurs épisodes d’intoxication, ont choisi d’attendre les résultats de la mission d’expertise épidémiologique, technique et sanitaire. Une mission commandée par le gouvernement auprès de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anssa). Il n’y aura pas de cantine dans les écoles publiques de ces trois villes - sachant qu’avec la Toussaint, «seuls» lundi et mardi, sont concernés.
Le reportage de Sylvie Hmeun et Michel Bouilliez, diffusé le vendredi 26 octobre.
©nouvellecaledonie
 

Pause déjeuner, mode d'emploi

A Païta, la commune fournit des repas froids. A Nouméa, il est demandé aux parents de récupérer leurs enfants pour la pause ou de leur apporter un repas froid à l'heure du déjeuner. Si ce n'est pas possible, la caisse des écoles en fournira un.
 

Un coût de 2,4 millions à Dumbéa

«On invite les parents à venir récupérer les enfants à 11h30 ou à leur apporter un repas, décrit pour Dumbéa Gisèle Napoléon, vice-présidente de la caisse des écoles. Sinon, on fournira une collation froide: un restaurateur de la place fournira une salade composée avec un dessert.» Ce qui va coûter à la caisse «2,4 millions pour les deux jours».
 

«Pas toutes les réponses»

L'adjointe au maire ajoute: «Il y a un contrat qui nous lie avec Newrest, mais on ne peut pas non plus faire prendre le risque aux enfants de manger des choses qui ne sont pas saines. On pensait que ces quinze jours de vacances nous auraient permis d’avoir des réponse et des solutions. Sauf qu’on n’a pas toutes les réponses.» 
 
 

«On salue cette décision»

Côté parents, «on salue cette décision en respect du principe de précaution, étant donné que le rapport des experts n’a toujours pas été rendu», pose Mathurin Derel, vice-président de l’association Une cantine responsable pour nos enfants.
 

Appel au gouvernement

«On s’étonne de la position du gouvernement, ajoute-t-il toutefois, qui laisse aux communes l’entière responsabilité de la décision de reprendre ou de ne pas reprendre. Visiblement, Newrest a un agrément, puisqu'il va pouvoir servir des repas au Mont-Dore. Le gouvernement, responsable en matière de sécurité alimentaire, doit dire si, oui, Newrest est en mesure de reprendre le service. Ça a des implications en termes d'indemnisation. »
  

Procédure en référé

Car l'entreprise a engagé une procédure contre la décision des mairies, jugée abusive, de suspendre la livraison des plateaux-repas. Sous réserves des conclusions des experts, la fourniture de déjeuners aux cantines des trois villes pourrait reprendre le lundi 5 novembre.

[MISE À JOUR] 
Ce lundi 29 octobre, le service de cantine a donc repris normalement au Mont-Dore. Sylvie Hmeun et Michel Bouilliez ont suivi la livraison, les contrôles et le service au groupe scolaire de Boulari. 
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Zoom sur les experts mandatés par le gouvernement
Qui sont les deux spécialistes dont on attend l’avis?
Renaud Lailler est coordonnateur adjoint de la plate-forme nationale de surveillance de la chaîne alimentaire par l'Anses.
Laurent Guignard, docteur vétérinaire et inspecteur senior en santé publique vétérinaire, est spécialisé en audit d'entreprises de la restauration collective.  
«Un expert en macrobiologie et un expert en restauration collective», résume Jean-Noël Pezant, conseiller du président du gouvernement. «Cette expertise va continuer jusqu’à mercredi. Dans l’après-midi, les experts vont nous faire leurs premières conclusions suite aux différentes investigations.»
Celles-ci concernent Newrest, mais aussi les analyses effectuées par le gouvernement, et les procédures en œuvre pour détecter ou analyser les intoxications alimentaires collectives.