Rentrée scolaire : le casse-tête des transports

Au casse-tête des achats de fournitures pour la rentrée scolaire, s’ajoute celui des transports. Pas de règles établies, chaque collectivité ou institution de Nouvelle-Calédonie gère selon ses propres contraintes. 

Selon un rapport gouvernemental de 2019, plus de 15 000 enfants utilisent le transport scolaire en Nouvelle-Calédonie, soit 22% des enfants scolarisés. Faute de schéma directeur dans le domaine, ce service est inégalement réparti sur le territoire et les institutions se renvoient la balle sur les compétences.

Difficultés financières

De l’autostop pour rejoindre son internat ou son lycée… C’est malheureusement l’une des situations que rencontrent certains élèves du secondaire. Difficultés financières, transport public complet… Des situations extrêmes relayées par Elisa Hnacipan, la représentante de l’UGPE et des parents d’élèves dans la zone VKP, en province Nord. Elle en appelle aux institutions pour un accès équitable à l’éducation.

Il y a des enfants dont les parents n’ont pas de revenus. Il faudrait que la province fasse le nécessaire, pour que tous les enfants de la province Nord aient une chance de réussir, parce qu’il y en a qui sont motivés 
- Elisa Hnacipan, représentante de l’UGPE 


Problème : si le transport terrestre est une compétence de la Nouvelle-Calédonie, aujourd’hui, aucun texte ne réglemente spécifiquement le transport scolaire. Dans les trois provinces, les élèves de maternelle et du primaire sont pris en charge par les mairies sauf à Dumbéa, au Mont-Dore et cette année, à Nouméa.

Secondaire

Pour ce qui est du secondaire, les situations sont très disparates. La province Nord propose 8 lignes sur son territoire. En province Sud, on s’organise sous forme de syndicat intercommunal, ou on se tourne vers des privés. Mais globalement, ce sont les communes qui assument en grande partie ce service de la maternelle au lycée pour beaucoup d’entre elles.

Une part importante dans leur budget. 35 millions CFP par exemple pour la petite commune de Kouaoua, c’est 10% de ses dépenses de fonctionnement. 62 millions pour la commune de Bourail sans compter le transport extra-scolaire, précise le maire de la commune Patrick Robelin. « Il y a a peu près 450 enfants tous les ans transportés. Après, il y a aussi les cantines, tout le personnel dédié, c’est un réel poids ».

Coupes budgétaires

Un poids que plusieurs communes continuent d’assumer malgré les baisses des dotations. Des coupes budgétaires que subissent aussi les transporteurs privés. A l’instar de la Société calédonienne de transport. Le groupement, qui assure le transport des collégiens et lycéens dans l’agglomération pour le compte du SMTU, a dû se séparer de plusieurs partenaires, comme l’explique Laurence Pflaster, co-gérante de la SCT.

On est dans l’impossibilité d’investir dans de nouveaux véhicules. Avec des contrats de deux à trois ans c’est impossible, on ne peut pas couvrir comptablement ou penser à un investissement d'une telle ampleur.
- Laurence Pflaster, co-gérante de la SCT


Les autorités souhaitent en effet mettre en place un schéma global des transports, en privilégiant les transports en commun. C’est déjà le cas dans l’agglomération, avec la mise en place du réseau Tanéo.

Rentrée scolaires : focus sur les transports