Une rentrée scolaire mouvementée
Les incidents se sont multipliés lors de la rentrée scolaire à Uvéa (Wallis), entrainant jusqu'à quinze jours de retard pour le retour en classes des élèves de l'enseignement primaire. L'acheminement du matériel et des fournitures scolaires a également connu quelques ratés.
La série noire a débuté quelques jours avant la rentrée scolaire programmée le 15 fevrier à Wallis et Futuna.
Un plafond s'est effondré dans l'école primaire de Liku, dans le district de Hahake, au centre d'Uvéa. Le jour de la rentrée, le représentant des parents d'élèves, Siole Vandac a éxigé la fermeture de l'établissement.
La direction de l'enseignement catholique, la DEC, dont dépend l'enseignement primaire des deux îles, décide alors de rediriger les enfants de Liku vers l'école de Mata Utu.
Mais, nouvelle déconvenue, dans cet établissement également, les plafonds de quatre classes sont déclarés à risque.
"Il y avait une urgence au niveau de la sécurité, il fallait qu'on ferme les quatre classes", se désole le vice-président de l'association des parents d'élèves, Tominiko Mulikihaamea.
Le temps de faire les aménagements et déménagements nécessaires, les 153 élèves de Liku et les 111 de Mata Utu ne pourront effectuer leur rentrée qu'avec quinze jours de retard dans l'école du chef lieu de Wallis, un site avec de nombreuses salles vides car ayant accueilli par le passé plus de 200 écoliers.
"Extrème dégradation des écoles"
Certains parents craignent la fermeture de l'école de Liku, en raison de la chute des effectifs scolaires sur le territoire. La directrice de la DEC, Pipiena Tauhavili a renvoyé les travaux vers le Vice-rectorat dont c'est la responsabilité selon elle.
De son côté, la Vice-rectrice Annik Baillou a demandé des tests de sécurité dans tous les bâtiments scolaires, en affirmant que "toutes les leçons du cyclone Evan de 2012 n'ont sans doute pas été tirées".
Quelques jours avant la rentrée également, des analyses ont montré que l'eau des écoles de Fatima à Vaitupu et de Malaefoou n'était pas potable.
Les canalisations, vétustes, ont été changées en urgence, retardant là aussi la rentrée d'une semaine.
Le délégué du syndicat du second degré, SNES-FSU, Alain Derupti a dénoncé "l'état catastrophique des établissements scolaires" puis s'est intérrogé: "comment se fait-il qu'il ait fallu attendre la rentrée des élèves pour que le Vice-rectorat prenne conscience de l'extrème dégradation des écoles?".
Enfin, il aura fallu près d'un mois après la rentrée, pour que les fournitures scolaires arrivent sur les pupitres.
Moyens en baisse pour le second degré
Le syndicat du second degré, SNES-FSU, a dénoncé la baisse des moyens financiers pour les collèges (pour la première fois, cette année, l'établissement de Lano Alofivai fait payer les fournitures scolaires) et le lycée d'Etat (budget réduit d'un quart en deux ans).
Egalement dans le collimateur du syndicat, la pénurie de manuels scolaires, le manque de matériel ou encore la vétusté des équipements des filières techniques qui fait craindre la suppression de plusieurs bacs professionnels."Il a été dit qu'il fallait faire des sacrifices", déplore le délégué du SNES-FSU, Alain Derupti, qui se lamente: "que pouvons nous encore sacrifier quand on a plus rien et qu'on manque de tout?".
En réponse, la Vice-rectrice a admis: "nous avons des équipements qui ne correspondent plus à ce dont nous avons besoin dans nos filières professionnelles" et Annik Baillou a annoncé que des décisions s'imposaient rapidement: "on constate des manques qui datent depuis plusieurs années, nous allons y répondre mais cela ne va pas pouvoir se faire immédiatement".
Plus de la moitié des effectifs du lycée de Mata Utu relève de bacs professionnels.