A un mois environ des législatives, les données de ce second tour de présidentielle en Nouvelle-Calédonie livrent plusieurs enseignements intéressants.
A l'issue du second tour de cette présidentielle, la Nouvelle-Calédonie apparaît toujours bien divisée dans sa façon de voter. Emmanuel Macron a été porté en tête, avec plus de 52 % des voix. Mais dans le détail, la province Sud davantage peuplée s'est prononcée en majorité pour Marine Le Pen, à près de 54 % des votes. Alors que le Nord et les Iles ont surtout accordé leur confiance au candidat de En Marche !, désormais appelé à prendre les rênes de la République française.
Mobilisation des indépendantistes
La progression d’Emmanuel Macron, qui a quadruplé ses voix en Nouvelle-Calédonie, s’explique par deux facteurs. Tout d’abord le sursaut de la participation : 52,96 % des électeurs calédoniens se sont rendus aux urnes hier, c’est presque cinq points de plus qu’au premier tour. Très clairement, l’électorat indépendantiste a répondu aux appels à la mobilisation lancé notamment par les leaders du Palika. La participation augmente de treize points en province Nord et huit points aux îles. On le voit nettement dans les communes de Canala, Hienghène, Poindimié, Ponérihouen, Houaïlou, et dans celle de Lifou. La participation a augmenté aussi dans le Sud, mais de façon bien moindre : elle y gagne deux points.
Report des « voix de gauche »...
L’autre explication du résultat qui est observé, c’est bien sûr un report des suffrages qui étaient allés à d'autres candidats au premier tour. Emmanuel Macron fait le plein des « voix de gauche » : celles accordées à Benoît Hamon il y a quinze jours et à l’extrême-gauche, dont, vraisemblablement, une grande partie des voix mélenchonistes.
... et d'une partie des votes Fillon
Le candidat En Marche ! bénéficie aussi, et c’était moins attendu, d’un relativement bon report de voix qui avaient d'abord bénéficié à François Fillon. On peut estimer que sur les 27 000 électeurs du candidat Les Républicains, un tiers ont choisi Emmanuel Macron. Donc, deux tiers se seraient reportés sur Marine Le Pen.