Les requins de récif menacés par l’activité humaine

Citron, pointe blanche ou encore pointe noire, les requins de récif coralliens se font de plus en plus rare près de nos côtes. C’est ce que révèle une étude publiée dans la prestigieuse revue scientifique Nature. Des recherches auxquelles l'IRD de Nouvelle-Calédonie a participé.
C'est un projet porté par l'université de Floride, le GlobalFinPrint, qui atteste de la désertification des requins de récif coralliens près de nos côtes. Des recherches pour lesquelles plus de 15 000 stations videos sous-marines dans 58 pays et territoires de la planète ont été déployées. Or, les résultats sont alarmants dans toutes les zones étudiées, dont le Caillou.
 

Dans ces 15 000 caméras, il y en a 63% pour lesquelles on n’observe pas du tout de requin. Et sur les 58 pays et territoires étudiés, il y en a 8 où on ne voit pas du tout de requins. Le constant est très mauvais, avec des abondances de requins côtiers qui ont très fortement chuté, à l’échelle de la planète - Laurent Vigliola, chercheur à l’IRD


Pêche et pollution marine

En cause, les techniques de pêche qui détruisent les écosystèmes, à l'image des filets maillants ou des palangres à lignes longues, avec de très grandes quantités d’hameçon. D'autres facteurs sont en cause, entre autres, la pollution marine et le transport maritime. 
 

Entre les Chersterfield et Nouméa, il y a une chute d’environ 90% dans l’abondance des requins de récif. Ce qui explique cette chute, c’est la présence humaine. Évidemment il y a la pêche de la nourriture du requin, mais aussi la pollution et les habitats qui sont abîmés. Donc il y a beaucoup de conséquences et d'effets dus à l’homme - Laurent Vigliola chercheur à l’IRD

 


Sanctuaires et aires marines protégées

Pour restaurer ces populations de squales, les chercheurs préconisent la création de sanctuaires et d’aires marines protégées de très grande taille. Même si les effets pourraient varier, d’un territoire à l’autre. 

En Polynésie française ou sur le Caillou, « les choses se portent plutôt bien », assure le spécialiste. « Dans ces endroits, la mise en œuvre de mesures de gestion supplémentaires ne va pas permettre d’améliorer les choses, on est déjà bien. Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas être vigilant ». 


Solutions pas suffisantes

Dans d'autres régions en revanche, ces mesures de protection ne sont pas suffisantes.
 

Dans d'autres endroits malheureusement, les choses vont tellement mal, l'animal a quasiment été retiré de l'écosystème, comme aux Philippines par exemple ou à Guam. Là, créer une aire marine protégée ou un sanctuaire à requin, ce n'est pas suffisant. Et puis il y a de fortes marges de progression dans des pays comme le Vanuatu ou les îles Fidji - Laurent Vigliola chercheur à l’IRD


La présence des requins de récif est essentielle à l'environnement. Comme tous les grands prédateurs, ils régulent les proies et ont un effet majeur sur l'écosystème marin.

Le reportage radio de Coralie Cochin :

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