Dans le secteur du commerce, les établissements de restauration prennent également la crise du coronavirus en pleine figure. Certains tentent de faire face en s'adaptant, en misant sur la vente des plats à emporter. Une manière de surmonter et d'éviter les réductions de personnels.
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Miser sur la vente à emporter
Les restaurants bravent-ils les mesures imposées par les autorités? Non, plusieurs chefs ne font que proposer leur carte sous forme de plats à emporter, un combat pour sauver leur entreprise.
On ne vend plus d'alcool, on ne vend plus de cafés, on ne vend plus d'apéritifs et pratiquement pas d'entrées : c'est clairement un sauvetage. J'ai six familles qui travaillent ici, plus la mienne ça fait sept, on a aussi deux stagiaires qui sont là également donc c'est un combat qu'on doit mener, on essaye de le mener de la manière qu'on peut, en espérant qu'on arrive à passer ce cap difficile.
- Fabrice Louyot, restaurateur
Ce midi, l'établissement a servi une cinquantaine de couverts, à une clientèle d'habitués mais également, à des clients qui ont à coeur de soutenir la profession. "C'est surtout pour soutenir l'économie et les restaurateurs qui sont touchés par la crise parce que ce n'est pas simple pour eux, donc si ça peut les aider", explique Laurent, un client.
Du temps pour nettoyer et rénover
Dans la profession, la vente à emporter fait tâche d'huile, cela permet bien souvent d'écouler les stocks mais aussi de maintenir une petite partie de l'activité. Pour certains, c'est plus aléatoire, une dizaine de salariés sont d'ores et déjà en chômage partiel.
Sur mes douze salariés, il n'y en a que deux qui travaillent et qui sont à tiers temps pour assurer ce service de plats à emporter mais je ne compte pas avoir plus de 20 ou 25% du chiffe d'affaires pour un restaurant
- Nalina Tiriou Granier, gérante de deux restaurants
D'autres n'ont pas cette possibilité qui ne ferait qu'aggraver le déficit. Déjà 1,4 million de pertes quotidiennes annoncées et 32 emplois menacés pour un restaurateur de la Baie-des-Citrons. Ce dernier en profite pour ordonner un grand nettoyage de printemps.
"Non seulement on va perdre de l'argent mais on est obligés de réinvestir, on a décidé de tout remettre en ordre, de pouvoir rénover notre établissement, de tout refaire" indique Patrick Gomez, gérant d'un bar-restaurant.
Plus courante est la litanie des rideaux de fers baissés sur les commerces fermés pour cause de coronavirus et dont un certain nombre ne sortiront pas indemnes de cette pandémie. Le secteur hôtellerie restauration concerne 4700 emplois.
Le reportage de Bernard Lassauce et Claude Lindor.